Les centres d’examens du permis de conduire ont rouvert lundi 8 juin en France. Les examinateurs doivent faire face à un double défi : réussir à accueillir le flot incessant des candidats retenus par deux mois de confinement tout en veillant au respect des normes sanitaires.
Depuis le lundi 8 juin, les candidats au permis B ont repris la route des examens de conduite en Limousin. Après plus de deux mois et demi au point mort, les examens s’enchaînent, dans le respect des normes sanitaires.
Onze candidats, contre treize en temps normal, le centre d’examen de la Haute-Vienne ralentit le trafic afin de pouvoir désinfecter les voitures après chaque examen. Le port du masque est aussi exigé pendant l’épreuve.
Un retard qui s'accumule
Les élèves doivent se plier à ces exigences, mais sont plutôt compréhensifs. Pour eux, la crainte est ailleurs nous explique Mme Raveau, gérante d’une auto-école à Limoges.
Il y a 2 à 3 mois de retard dans les examens. Les élèves qui devaient passer au mois de mars passent au mois de juin. Ceux qui devaient passer en avril, passeront en juillet et ainsi de suite. Le problème, c’est qu’un élève qui rate son permis aujourd’hui ne pourra le repasser que dans 4 ou 5 mois, contre deux mois en temps normal.
D’autant que certains élèves d’autres régions plus saturées viennent tenter leur chance dans nos départements.
On a des propositions pour reprendre des élèves de région parisienne, mais je refuse. Ils ne sont pas prioritaires.
A ces craintes, le délégué au permis de conduire et à la sécurité routière de la préfecture de Haute-Vienne, Younes Oikaoui affirme qu'il n'y a pas de retard mais un simple décalage.
L’offre d'examens s’accorde à la demande : toutes les demandes des auto-écoles sont honorées. Étant donné que les auto-écoles ont cessé leur activité en même temps que les examens se sont arrêtés, il y a un simple report des candidats.
Retard ou décalage, la situation affecte dans tout les cas la sérénité de certains candidats, déja marqués par deux mois de confinement.
Stress supplémentaire
À la pression initiale de l’examen, vient donc se rajouter une nouvelle crainte : celle de ne pas pouvoir se réinscrire rapidement en cas d’échec. Nicolas devait passer son permis au mois de mars, mais l’examen a été annulé à cause du confinement.
Il le passe finalement le 11 juin. Après deux mois sans conduire, le jeune homme de 23 ans a dû prendre de nouvelles leçons pour se remettre à niveau. Il est serein, mais ne peut s’empêcher de penser au pire.
Ça met une petite pression supplémentaire de se dire que l’on ne pourra pas forcément le repasser tout de suite en cas d’échec. Mais je suis plutôt confiant.
D’autres n’avaient en revanche pas encore de date d’examen avant le confinement. Pour eux, la route vers le permis risque d’être encore longue.