Redonner l'audition à des personnes atteintes de surdité, c'est désormais de plus en plus courant grâce à des implants discrets. Certains fonctionnent grâce à des vibrations, d'autres sont connectés au nerf qui relie l'oreille interne au cerveau. Ces dispositifs restent pourtant méconnus.
David Vignaud a perdu l’usage de son oreille droite brutalement, suite à une infection, un véritable handicap dans son métier de restaurateur. "C'était pénalisant parce que je n'arrivais plus à comprendre ce que me disaient les gens donc je faisais répéter, répéter, explique-t-il, ça m'a cumulé un peu une sorte de fatigue qui n'était pas naturelle et qui devenait en plus nerveuse"
Son implant à ancrage osseux est une simple visse fixée dans son crâne. Le son est capté, amplifié puis transmis par vibrations jusqu’à l’oreille valide. "Ca fonctionne avec une pile, nous montre David, quand vous la mettez, vous clipsez et ça l'enclenche et quand vous l'insérez vous avez une mélodie qui vous permet de dire que c'est bien connecté"
Le dispositif sucite parfois la curiosité. "Des clients me demandent parfois si c'est la cuisine qui me parle à l'intérieur explique-t-il en riant, et je réponds non madame c'est que je suis sourd d'une oreille".
Direction le bloc opératoire du CHU de Limoges. La chirurgienne Karine Aubry va équiper un patient qui souffre d’une surdité profonde des deux côtés avec un autre type de dispositif : un implant cochléaire qui sera introduit dans la cochlée, au fond l’oreille interne. "On va ouvrir la fenêtre ronde qui est l'accès direct à l'oreille interne, la cochlée, pour aller stimuler les terminaisons nerveuses du nerf auditif", détaille-t-elle.
Il faut travailler sans abîmer les terminaisons liées à l’équilibre ou au goût pour atteindre le nerf qui mène directement au cerveau "On shunte complétement l'oreille externe, l'oreille moyenne, l'oreille interne puisque les électrodes vont aller au contact direct du nerf auditif"
Le patient va aimanter sur sa tête la partie externe du dispositif pour entendre à nouveau. Ce type d’implant peut être proposé à tout âge, même aux jeunes enfants."La chrirugie c'est le premier temps et derrière il y aura toute une équipe avec toute une prise en charge orthophonique et de réglage du processeur auprès des audioprothésistes" complète Karine Aubry.
Pour profiter pleinement de ses sens, tous les implants se développent, ils sont pris en charge, mais il reste des freins, comme les difficultés d’accès aux soins ou une méconnaissance de ces dispositifs. En France, plusieurs millions de personnes sont concernées par d’importantes difficultés d’auditions.