9 700 manifestants selon la police, 40 000 selon la CGT : après une matinée de blocage des ronds-points aux entrées de Limoges, le cortège de manifestants s'est élancé à 14 heures. Paroles de manifestants.
Plus de monde dans les rues de Limoges que lors des précédentes journées de mobilisation. 9700 manifestants selon la police, 40 000 selon la CGT. Un chiffre aussi bon que lors de la 2e journée de mobilisation le 31 janvier.
Le cortège est parti à 14 heures du carrefour Tourny, direction la gare.
"On ne pourra jamais tenir jusqu'à 64, c'est impossible," explique Raymond, salarié chez Madrange depuis 32 ans." Les cadences ont augmenté ces dernières années pour avoir une rentabilité maximum [...] on ne tiendra jamais, on finira handicapés, on finira très mal."
Pour les personnels soignants, en nombre dans le cortège, un départ à la retraite à 64 ans est tout bonnement inenvisageable. "À un certain âge, il n'y a plus d'efficacité, et ce sont des personnes qui se retrouvent en arrêt maladie et par la suite soit sont reclassées, plus ou moins bien, où alors, on les met en incapacité. C'est le genre de choses qui se reproduira et qui évoluera dans le mauvais sens," plaide David Combeau, secrétaire général CFDT Santé Sociaux 87.
Dans le cortège, des étudiants au discours parfois radical, drapeau rouge à la main. Depuis ce mardi matin, certains d'entre eux bloquent la faculté des lettres et sciences humaines, d'autres défilent. "On a sorti le drapeau rouge parce qu'on est révolutionnaires, on n'a plus le choix maintenant. On a bien vu que les élections n'amenaient aucun changement. Nous, on sort le drapeau rouge, on est fièrement communistes, on veut la révolution, c'est le seul moyen. C'est-à-dire renverser l'État bourgeois et instaurer un pouvoir réellement populaire, un pouvoir des travailleurs, par les travailleurs et pour les travailleurs," argumente Antoine Perez, étudiant à Limoges.
Sous un drapeau rouge également, Amandine n'est pas étudiante, elle est jeune travailleuse, cependant, mégaphone en main, elle appelle au blocage : "On appelle la jeunesse à se mobiliser, à continuer les actions de blocus sur les lycées, sur les facs, sur les lieux de travail, et à durcir le mouvement parce que c'est ce qui est demandé actuellement pour le retrait de la loi."
À 77 ans, Maurice, retraité de l'agro-alimentaire, est essoufflé lorsqu'il arrive place Denis-Dussoubs avec le cortège, mais il explique qu'il défile aujourd'hui pour l'avenir de ses enfants et petits enfants : "Je n'en peux plus, mais on n'a rien sans mal. Il faut qu'ils comprennent qu'il est temps d'intervenir."
Parmi les manifestants, la députée LFI de la troisième circonscription de la Haute-Vienne. Manon Meunier se réjouit de la forte mobilisation de ce 7 mars et espère un durcissement du mouvement : "Il faut que le gouvernement arrête d'ignorer ces appels et aujourd'hui le seul moyen de faire plier ce gouvernement, c'est de faire tension sur le PIB et c'est pour ça que cette grève reconductible est portée par tout le monde."
Peu avant 17 heures, la CGT annonce la participation de 40 000 manifestants. Les services de police en comptent 9 700.