Cela fait maintenant plusieurs mois qu’un énorme échafaudage obstrue la rue de la Boucherie à Limoges. Le chantier de reconstruction de l’immeuble, incendié en février 2018, a pris du retard dans une des rues les plus emblématiques de la ville.
Le 17 février 2018, rue de la Boucherie, en plein cœur historique de Limoges, un terrible incendie faisait une victime et détruisait trois immeubles en torchis.
En avril 2022, un imposant échafaudage a été érigé au milieu de la rue pour permettre d'entreprendre les travaux de reconstruction des immeubles, dont la structure avait été fragilisée par le sinistre. Pour sécuriser le chantier, il a fallu reprendre 40 tonnes de poids de façade, avec trente cuves de lest d'une tonne d'eau chacune.
Mais surtout, depuis son érection, la structure métallique bouche complètement la rue de la Boucherie, à l'exception d'un étroit passage à sa base pour les piétons.
J’aimerais avoir un calendrier, avoir des réponses aux questions que l’on se pose : comment vont se dérouler les travaux parce qu’on entend plein de choses, savoir comment on va être impactés et quand les travaux seront finis.
Emilie Bouleisteiy, gérante de la boutique "Galipettes et Roudelous"
La mairie impuissante face au retard
Pour Vincent Léonie, l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme, le chantier ne démarre pas parce qu’il y a un contentieux privé. Selon lui, la municipalité n’a pas la capacité d’intervenir directement.
Il y a une problématique au niveau de l’échafaudage intérieur qui ne peut pas être enlevé et donc il y a un contentieux avec le nouveau porteur de projet. Tant que ce contentieux existe, les travaux ne se font pas. Tant que les travaux ne se font pas, on ne peut pas enlever l’échafaudage.
Vincent Léonie : adjoint au maire de Limoges chargé de l’urbanisme
Un chantier techniquement complexe
Du côté de l’entreprise qui a posé l’échafaudage, on explique que ce chantier est techniquement complexe, car il est contraint par la réglementation relative aux monuments historiques, avec des façades classées. De plus, il est imbriqué dans un bâti historique et enclavé dans des ruelles très étroites.
Le bâtiment se dégrade un peu plus chaque jour. Ça oblige à réajuster les techniques employées et les modes opératoires en permanence. On a des échafaudages intérieurs qui ne se voient pas et qui permettront à nos ouvriers de démonter l’immeuble en toute sécurité puis d’évacuer les gravats par l’arrière, par la rue Charreyron.
Stéphane Delhomenie, Gérant société « SJO Échafaudages
Anticiper les risques d'effondrement
Stéphane Delhomenie insiste sur le fait que s’il n’y avait pas l’échafaudage, la rue de la Boucherie aurait dû être complètement fermée. La façade menaçait de s’effondrer. D’où la décision du promoteur et de l’architecte en chef des Bâtiments Historiques de monter un échafaudage structurant qui permet de pousser la façade vers l’intérieur, de la stabiliser et de sécuriser un passage piéton en maintenant les commerces ouverts.
Vous imaginez si un immeuble s’écroulait rue de la Boucherie ! On n’est pas à l’abri de ce genre de situation. Les épisodes récents de Bordeaux et Lille avec des effondrements d’immeubles montrent qu’on doit anticiper ce type d’accident.
Stéphane Delhomenie, Gérant société « SJO Échafaudages
Si tout se passe comme prévu l’échafaudage de la rue de la Boucherie devrait être démonté dans environ six mois.
La livraison des douze appartements neufs est prévue à l’automne 2024.