À Limoges (Haute-Vienne), les travaux de rénovation de quatre immeubles historiques ont débuté rue de la Boucherie. Le chantier devrait durer 18 mois et n'est pas sans difficultés.
Dans le quartier historique de la Boucherie à Limoges (Haute-Vienne), un échafaudage est en train d'être monté depuis le début du mois d'avril. L'installation atteindra bientôt le sommet d'immeubles symboles du vieux Limoges. Les façades des bâtiments sont en train d'être stabilisées, la première étape avant la construction de nouveaux logements.
Un chantier risqué
Les travaux ont été lancés au début du mois d'avril, quatre ans après l'incendie destructeur du 17 février 2018.
Pour le moment, la priorité est de sauvegarder les façades, particulièrement fragiles. "Il fallait reprendre 40 tonnes de poids des façades", détaille Stéphane Delhomenie, gérant de la société SJO en charge de l'installation de l'échafaudage. "Il nous fallait mettre du lest, avec 30 cuves d’eau d’une tonne. Elles permettront de faire tenir la façade debout." Comme l'explique le chef d'entreprise, ce chantier est particulièrement difficile.
A cela s'ajoutent d'autres contraintes : le maintien d'un passage sous l’échafaudage, l'acheminement du matériel ou encore la prise en compte d'un sous-sol rempli de cavités.
L'échafaudage sera ensuite maintenu pendant une durée de sept ou huit mois. Lorsque l'ossature intérieure des immeubles sera reliée aux façades, l'échafaudage actuel pourra être démonté pour laisser place à un échafaudage de moindre taille.
La stabilisation des façades est la première étape indispensable à la reconstruction des bâtiments. Accéder à l'intérieur des immeubles sera de plus très dangereux en raison du très mauvais état de la zone.
Les interrogations des commerçants
Les commerçants, eux, s'inquiètent déjà des futures conséquences des travaux sur leur activité. Florent Nivet dirige la librairie Nivet, située juste avant les échafaudages. L'impact se fait déjà ressentir selon lui : "Vous voyez un échafaudage énorme qui bouche la rue, surtout quand il y a des barrières et des panneaux qui indiquent 'rue barrée'."
Il reconnaît néanmoins la nécessité de ces travaux : "On est tous conscients qu’il faut qu'ils se fassent et vite, pour éviter tout impact sur les immeubles mitoyens, dont le mien."
Marie Savatier, gérante de la boutique Deuxième chance, questionne quant à elle le calendrier : "Pour l’instant, on ne sait rien. Peut-être qu'il y aura des camions, voire même une grue."
Trois des quatre immeubles seront rénovés par le promoteur immobilier 7e groupe. Douze logements ainsi que deux commerces seront construits. Pierre-André Robert, président-fondateur de l'entreprise, assure "qu'aucun camion ne viendra perturber l'activité du quartier."
Avoir une façade en béton, c’était juste inconcevable.
Vincent Léonie, adjoint à la mairie de Limoges (LR) en charge de l'urbanisme
Du côté de la mairie, Vincent Léonie, adjoint en charge de l'urbanisme assure qu'il ne s'agit que d'un "mauvais moment à passer" : "Ça coûte très cher de sauvegarder de l’ancien, donc sur le moment, ce n'est pas très intéressant. En revanche, à terme, ça peut le devenir". Par exemple, en attirant les touristes dans un quartier en partie rénové.