Le tribunal correctionnel a rendu ce vendredi sa décision dans l'affaire d'enlèvement avec séquestration au Palais-sur-Vienne (Haute-Vienne) en septembre 2016. La jeune femme instigatrice de cette violente agression est condamnée à une peine d'emprisonnement ferme, mais aménageable. L'homme soupçonné d'y avoir participé a été relaxé.
Les débats datent du 5 avril dernier devant le tribunal correctionnel de Limoges. Deux personnes comparaissaient pour s'expliquer sur le violent enlèvement de septembre 2016, subi par une jeune femme du Palais-sur-Vienne qui reste, aujourd'hui encore, très traumatisée.
Les juges ont condamné, ce vendredi 31 mai, l'instigatrice de cet enlèvement à une peine d'emprisonnement de 30 mois, dont 18 assortis d'un sursis probatoire. Les 12 mois ferme pourront être aménagés par le juge d'application des peines.
L'homme qui comparaissait à ses côtés, pour des traces de son ADN confirmées sur un gant retrouvé après l'agression, a été relaxé au bénéfice du doute. Son avocat, Maître Nicolas N'Guyen, avait plaidé la fragilité probante de l'accusation, ces traces pouvant être seulement des traces de contact, son client affirmant n'avoir rien à faire avec cette agression.
Une agression aux circonstances rocambolesques
Alors qu'elle était à son domicile avec sa sœur et sa mère, une femme de 23 ans recevait un appel téléphonique peu avant d'aller se coucher. À l'autre bout du fil, une femme qu'elle connaît peu qui lui a annoncé, quelques jours plus tôt, qu'elle sortait avec le même homme. Elle lui dit qu'elle souhaite la voir quelques minutes pour lui donner des informations. Mais alors qu'elle pense descendre de son appartement et la rencontrer un instant, la conductrice, au prétexte de discuter pendant un court trajet pour déposer un document à une amie dans le quartier, lui demande de monter dans sa voiture, ce que là aussi, elle accepte. Son avocate, Maître Juliette Magne-Gandois, décrira au tribunal le long calvaire de sa cliente qui suivra après ce guet-apens préparé, en réalité, par la conductrice.
La conductrice avait reconnu les faits et expliqué qu'elle ne comprenait pas, près de huit longues années après les faits, ce qui lui était passé par la tête. Que depuis, elle avait poursuivi sa vie, travaillait, était devenue mère de famille et vivait dans la région parisienne. Elle avait fait profil bas et s'était retournée vers la victime pour lui dire qu'elle regrettait les faits commis.