Une jeune femme enlevée et séquestrée dans un coffre de voiture : deux personnes jugées devant le tribunal correctionnel

Les faits remontent à huit ans entre le Palais-sur-Vienne et Veyrac (Haute-Vienne). Deux des trois agresseurs présumés comparaissent, ce vendredi 5 avril, devant le tribunal correctionnel de Limoges. Une rivalité amoureuse serait à l'origine de cet enlèvement violent. Deux ans de prison dont un ferme ont été requis à l'encontre des deux prévenus.

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Il est rare, devant le tribunal correctionnel, que le temps soit aussi long, huit ans, entre des faits et le procès. Il est rare aussi qu'une telle affaire - enlèvement, séquestration avec violences aggravées, en réunion et préméditation - ne se retrouve pas devant une cour d'assises.  

"Ce n'est qu'un avertissement"

Le 13 septembre 2016, au Palais-sur-Vienne, en début de soirée, à son appartement, une jeune femme de 23 ans reçoit l'appel d'une femme de 21 ans, qui lui a appris quelques jours avant qu'elles sont sorties avec le même homme. Elle lui demande de lui parler. Elle accepte de descendre. Elle est en chemise de nuit, elle ne pense pas en avoir pour longtemps. Sauf que pour un motif fallacieux, la conductrice la fait monter dans son véhicule et démarre. Elle prend la direction d'un chemin de campagne. Et c'est dans un véritable guet-apens que la victime tombe. Deux hommes surgissent, extraient violemment la victime de la voiture, ils la rouent de coups, la trainent par terre par les cheveux "frappez sa bouche !" entend la victime avant de recevoir un violent coup de poing à la machoire. Ils la cagoulent avec un sac et la projettent dans le coffre.

Son traumatisme dure pendant tout le trajet jusqu'à Veyrac. Là, elle sera extraite violemment du coffre, gazée au visage et abandonnée sur un terrain vague en bord de route "Ce n'est qu'un avertissement", lui dit-on "la prochaine fois, ce sera définitif !".

Le visage tuméfié, totalement aveuglée par le gaz lacrymogène, en état de choc, elle se retrouve au milieu de la route avant minuit. Un agriculteur rentrant chez lui s'arrête et préviendra la gendarmerie.

Son avocate, Juliette Gandois-Magne, va longuement plaider son calvaire, son état de choc et les conséquences, huit ans encore après l'agression, sur sa vie personnelle et professionnelle.

Deux personnes devant le tribunal

Ce vendredi 5 avril, la conductrice, 29 ans aujourd'hui, comparait devant le tribunal correctionnel. Après huit ans de versions mensongères et fantaisistes qu'elle reconnait, elle avoue à la barre être bien l'instigatrice et reconnait totalement les faits et les violences "j'étais très en colère avec tout ce qui se racontait dans la cité, mais à cette époque j'étais très immature, j'avais un caractère très difficile, aujourd'hui j'ai fait ma vie dans la région parisienne, je suis manager de restaurant, j'ai deux enfants, je ne suis plus la même" confie t'elle à la présidente du tribunal.

Des deux agresseurs présumés, un seul est poursuivi suite à des traces d'ADN sur un gant en latex retrouvé sur le lieu de l'agression. Mais un autre ADN masculin est également identifié sur ce gant. Son avocat, Maître Nicolas N'guyen plaide la relaxe à l'issue des débats, car son client soutient n'avoir aucun lien, ni de près, ni de loin, avec cette affaire.

Il se pourrait que ce soit l'ADN de l'auteur de l'agression. Il nous appartient de rappeler aux juridictions que la preuve scientifique ne vaut pas preuve judiciaire

Nicolas N'Guyen - Avocat au barreau de Limoges et du prévenu

La procureure de la République a requis contre les deux prévenus deux ans de prison, dont un ferme. Décision le 31 mai prochain.

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