Invité sur le plateau de France 3, le président du Limoges CSP se veut confiant sur l'avenir du club, qui court pourtant "un grand danger", selon la DNCCG, après l'audition du 2 avril à Paris. Le Département de Haute-Vienne somme la propriétaire Céline Forte de faire appel à un nouveau investisseur "sous quinzaine", sans quoi sa subvention lui serait retirée.
Le président de la DNCCG, le gendarme financier du basket français, a estimé ce 3 avril que le Limoges CSP court "un grand danger financièrement", au lendemain de la convocation des dirigeants du club à Paris. Le Cercle Saint-Pierre dispose désormais de quarante jours pour redresser ses comptes et présenter ses nouveaux actionnaires. "Le club doit boucler l'opération le 15 mai 2024, nous expliquait ainsi Patrick Hianasy ce mercredi. Cela signifie concrètement que le club doit apporter à la DNCCG la preuve de l'apport de fonds de nouveaux actionnaires."
"Aujourd'hui, on a deux propositions sur la table, résume Didier Jamot, le président du Limoges CSP. On a la proposition du groupe d'investisseurs - dix régionaux, un national - que soutient Céline Forte et il y a celle de Lionel Peluhet - directeur financier du groupe Intermarché et propriétaires de plusieurs enseignes - qui a fait une proposition à bonne hauteur."
Lionel Peluhet "est un proche de Céline et Frédéric Forte et il est là aujourd'hui pour aider le club, donner un coup de main à l'institution et faire en sorte que notre CSP sorte grandi de ces dernières années," confie Didier Jamot.
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L'ultimatum du 15 mai
Invité ce mercredi 3 avril sur le plateau de France 3, le président du club se veut rassurant. "Le temps juridique va faire son travail, on travaille tous pour qu'on puisse présenter le 15 mai un dossier solide pour que le CSP repasse dans le vert et retrouve son lustre d'antan," assure Didier Jamot, confirmant que le club va connaître cette saison un déficit d'exploitation équivalent aux deux dernières années, soit 500 à 800 000 euros.
"Mais il faut savoir qu'au 15 mai, les investisseurs auront fait le boulot et notre CSP repassera en positif," garantit le président. Nos comptes seront alors certifiés et on pourra alors s'engager en Betclic Élite." Et quand on lui demande comment les supporters peuvent être optimistes concernant cette promesse, après celle des investisseurs chinois sous la présidence de Jean-Paul de Peretti en 2000 et la liquidation judiciaire en 2004, voici sa réponse : "Là, on ne parle pas d'investisseurs chinois, mais de locaux et la proposition de M. Peluhet, qui est quelqu'un de très sérieux, répète Didier Jamot. D'une façon ou une autre, le club repassera au vert le 15 mai."
J'aimerais que les supporters nous fassent confiance. On travaille depuis de longs mois à redresser le club, on y arrive, et c'est pas le moment de flancher. J'aimerais bien avoir leur soutien, ça me ferait le plus grand plaisir.
Didier JamotPrésident du Limoges CSP
Le Département augmente la pression
Le Département de la Haute-Vienne a annoncé, ce 2 avril, qu'il ne versera plus d'argent public tant que la situation financière ne sera pas stabilisée. "Dans l'attente d'une solution pérenne, le conseil départemental suspend le versement de la subvention allouée au CSP et tout nouveau projet de conventionnement pour la prochaine saison," a déclaré le président (PS) du département Jean-Claude Leblois dans un courrier envoyé à la propriétaire. D'après un audit réalisé par ses soins, le déficit du club sur l'exercice 2023-2024 avoisinerait le million d'euros.
Dans cette lettre, la collectivité précise qu'il y a urgence, et ainsi donner priorité à la solution Peluhet. "Nous avions une séance de travail samedi matin avec Lionel Peluhet, qui veut reprendre le club avec un apport d'un million d'euros en capital social, rappelle Thierry Miguel, vice-président (PS) du Département. On a discuté avec lui, on a vu le sérieux de ses propositions et je pense qu'il faut réagir très vite à l'issue de ces propositions". "Il n'est pas envisageable de reporter l'ouverture du capital au mois de juin, ce qui pourrait conduire, comme l'an passé, à une remise de compte insincère (...) et une sanction sportive," complète Jean-Claude Leblois, qui demande à Céline Forte de "faire connaître sous quinzaine sa position," soit bien avant l'échéance du 15 mai.
Quant à la Ville de Limoges, sa position reste inchangée depuis le 14 février, date à laquelle le maire (LR) s'est entretenu avec Céline Forte, la propriétaire du CSP : le reliquat de subventions d'un montant de 618 000 euros restera dans les caisses, à moins que le club ne prouve qu'il a trouvé de nouveaux investisseurs. "Si je n'ai pas le résultat de l'ouverture du capital avec une rentrée substantielle au capital et une certification juridique, je suspendrai la moitié de la subvention," déclarait alors Émile Roger Lombertie, mi-février.