Le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie a reçu en fin d'après-midi ce mercredi, l'équipe dirigeante du Limoges CSP pour évoquer la situation financière du club. La municipalité suspend le versement de la seconde moitié de la subvention pour la saison en cours en attendant une "modification significative de la gouvernance". Elle demande à Céline Forte d'ouvrir le capital à de nouveaux investisseurs à hauteur d'un million d'euros minimum.
Le réquisitoire du maire de Limoges est très sévère, dans le communiqué diffusé en fin de journée :" les manquements et approximations dans la gestion financière mettent le club en danger de liquidation".
Émile Roger Lombertie a donc décidé de mettre la pression sur la propriétaire du club, Céline Forte, lors d'une réunion ce mercredi à la mairie.
Le maire rappelle d'abord, que le Limoges CSP est "un club emblématique" et que la ville "en a toujours été le principal soutien pour faire rayonner Limoges".
Ultimatum de la mairie
Il souligne aussi que "les Limougeauds paient quatre fois pour le club, avec les subventions de la ville, de la Communauté urbaine, du département et de la région, et une 5ᵉ fois s'ils vont au match".
À ce titre, la ville et le club ont signé un contrat d'objectifs et de moyens qui prévoit que "les subventions seront suspendues en cas de déficit avéré".
Selon la mairie, et contrairement à ce qui a été affirmé par le club dans un communiqué en janvier, "les comptes prévisionnels pour la saison en cours laissent apparaître un déficit de fin d'exercice qui nécessite une recapitalisation".
La ville demande donc à Céline Forte "d'ouvrir le capital du club à hauteur minimum d'un million d'euros pour couvrir les dettes de la saison".
Dans un communiqué le 18 janvier dernier, le directeur financier du Limoges CSP, Vincent Jeandeaux affirmait "la stabilité financière du club n'est absolument pas compromise, comme le démontre sa trésorerie positive de 519.000 euros au 31 décembre, et aucune recapitalisation n'est obligatoire à ce jour".
La seconde moitié de la subvention suspendue
Et en attendant, "la seconde moitié de la subvention (NDLR 1 million d'euros) est suspendue jusqu'à ce qu'une modification significative de la gouvernance soit juridiquement actée, et dans le cas contraire, la ville cessera le versement de la subvention, mais réservera la part nécessaire au soutien au centre de formation".
Enfin, la ville conclut son communiqué par une mise en cause directe, du directeur commercial Guillaume Lanave suite à la publication d'un post sur un réseau social annonçant son départ au 30 juin et mettant en cause la DNCCG, en condamnant "les propos outrageants tenus par des salariés du CSP à l'égard des autorités françaises du basket, mais apporte son soutien total aux joueurs, au staff sportif, ainsi qu'aux supporters".
Céline Forte confirme l'ouverture du capital
A l'issue de l'entretien très tendu, Cécile Forte s'est contentée d'un très bref commentaire :
Monsieur le maire m'a demandé d'ouvrir le capital du Limoges CSP, chose que j'avais déjà anticipée et je lui ai confirmé que le capital serait ouvert.
Céline Forte, propriétaire du CSP
Franck Butter, vice-président, qui l'accompagnait s'est contenté lui de cette phrase : "on travaille dessus vu la situation du club".
La DNCCG attend un bilan comptable à mi-saison
Le Limoges CSP doit fournir, avant le 29 février, une situation comptable intermédiaire à la DNCCG dans le cadre du suivi très strict engagé depuis plusieurs saisons par le gendarme financier de la Ligue Nationale de Basket et qui a conduit à l'encadrement de la masse salariale et à la sanction prononcée en début de saison de 2 matchs perdus et 10.000 euros d'amende pour "manque de sincérité" du budget.
Le Limoges CSP pourrait donc faire l'objet d'une nouvelle sanction faute d'apporter les garanties suffisantes à la DNCCG.