Limoges CSP : le parquet ouvre une enquête pour de possibles malversations financières

Le parquet de Limoges a ouvert une enquête judiciaire sur les comptes du Limoges CSP à la suite d'un courrier adressé par les commissaires aux comptes désignés par le club. L'enquête, révélée par le Populaire du Centre, a été confiée à la Division de la Criminalité Organisée et Spécialisée (DCOS) de la Police. Elle a débuté depuis quelques jours.

Les comptes du Limoges CSP au terme de la saison 2022-2023 n'ont pas encore livré tous leurs secrets. La Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion a pourtant dressé un état des lieux très précis avec un déficit d'exploitation de 963.000 euros, couvert notamment par un "résultat exceptionnel" (abandon de créance de certains actionnaires) pour aboutir à un résultat net négatif de 742.000 euros.

Mais les commissaires aux comptes, chargés, conformément à la loi, de vérifier que "les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de l'exercice", ont eux trouvé des anomalies suffisamment graves pour saisir le Procureur de la République de Limoges, comme la loi les y oblige.

Une enquête pour malversations

Le parquet de Limoges a donc, après examen de ces éléments, décidé de l'ouverture d'une enquête préliminaire confiée aux policiers de la DCOS (Division de la Criminalité Organisée et Spécialisée). Les policiers doivent vérifier l'existence ou non de malversations financières.

Il peut notamment s'agir de fausses factures visant à couvrir des apports financiers douteux.

À ce titre, en septembre dernier, l'entreprise Amibat Renov, située à Limoges, a publié dans les colonnes du Populaire du Centre un droit de réponse, concernant un article du 21 juin précédent.

Une facture qui n'existe pas

Nos confrères avaient alors pu consulter des factures laissant apparaître un contrat commercial entre la société et le club, avec une facture de 30.000 euros. Dans son droit de réponse, Amibat Renov affirmait : "la société Amibat Renov n'a jamais sollicité la SASP Limoges CSP pour une quelconque prestation, raison pour laquelle elle a pris attache avec M. Guillaume Lanave, immédiatement après la parution de cet article, qui a reconnu l'erreur d'émission de cette facture et son absence de bien fondé. Cette mise en cause de la société Amibat Renov a considérablement nui à sa réputation".

La DNCCG a déjà souligné le manque de sincérité des comptes du CSP, ce qui a conduit à la sanction sportive (2 matchs perdus) et financière (10.000 euros d'amende) prononcée en début de saison. Les élus locaux (mairie de Limoges et Conseil départemental) ont demandé des explications précises aux dirigeants du CSP sur la situation financière du club.

Enfin, le CSP doit fournir avant le 29 février un état détaillé de ses comptes au 31 décembre à la DNCCG. En cas de nouvelles anomalies, le club pourrait se voir à nouveau sanctionné.

Un nouveau calendrier judiciaire

Désormais, un calendrier judiciaire vient de s'ajouter pour le CSP.

Le Parquet de Limoges peut décider, dans le cadre des investigations, de procéder à des auditions des différents protagonistes, voir à un placement en garde à vue, à une perquisition au siège du club pour saisir des documents.

Il devra, au terme de ses premières investigations, finalement transmettre le dossier à un juge d'instruction après mise en examen d'un ou plusieurs protagonistes ou bien classer sans suite faute d'éléments.

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