La Ligue nationale de Basket vient de publier le bilan financier des clubs de Betclic Elite et de Pro B pour la saison 2023-2024. Pour le Limoges CSP, les chiffres font apparaître un résultat d'exploitation négatif de 1,4 million d'euros en raison d'une diminution de moitié des recettes de sponsoring, dont le gendre de l'ex-propriétaire Céline Forte, Guillaume Lanave, était directement responsable. Analyse et réaction de Xavier Bonnafy.
La Ligue nationale de Basket, en publiant les comptes individuels des clubs professionnels, permet de confirmer la situation catastrophique du Limoges CSP, au terme de la dernière saison de l'ère Céline Forte/Guillaume Lanave. Ce dernier avait annoncé son départ en février 2024 après quatre saisons à la tête de la direction commerciale.
Le club présente un résultat d'exploitation déficitaire de 1,478 million d'euros, soit, en une seule saison, l'équivalent de la somme des déficits accumulés au cours des trois derniers exercices.
Cette dernière saison 2023-2024 représente donc une forme de fuite en avant et de perte de contrôle total de l'équilibre financier du club.
Le président délégué du club, Xavier Bonnafy le confirme : "ces résultats reflètent la mauvaise gestion de l'ancienne équipe dirigeante, et Lionel Peluhet a comblé intégralement sur ses deniers personnels le déficit et assumé l'intégralité des dettes".
300 partenaires perdus
La situation financière est directement imputable au travail du directeur commercial, Guillaume Lanave. Les recettes de sponsoring ont, en effet, baissé de moitié par rapport à la saison précédente, passant de 3,2 millions d'euros à 1,6 million.
Le sponsoring ne représente que 33% des recettes du club, et le CSP se classe 16ᵉ sur les 18 clubs de Betclic Elite dans ce domaine, juste devant Le Portel et Paris Basketball.
Selon Xavier Bonnafy, "entre 2019 et 2024, le Limoges CSP a perdu 300 partenaires, qui avaient acquitté au moins une facture avec le club !".
En moyenne, le sponsoring représente 49% du budget des clubs de l'élite.
Les charges d'exploitation du club ont baissé, passant de 7,3 millions d'euros à 6,4 millions, mais sans toucher la masse salariale sportive qui est restée stable à 1,7 million d'euros.
Selon Xavier Bonnafy, le club ne pouvait pas continuer "en minimisant ses charges et en maximisant artificiellement ses recettes".
Forte baisse des recettes de match
Les recettes de match ont baissé de 21%, passant de 2,1 millions d'euros à 1,7 million, soit une perte de 440.000 euros.
Selon Xavier Bonnafy, "l'image du club a été profondément entachée, avec un désamour profond entre les supporters et l'équipe dirigeante, une perte totale de confiance, et sans la distribution de nombreuses invitations, l'affluence n'aurait pas été la même".
Sans la recapitalisation effectuée par Lionel Peluhet, le Limoges CSP aurait disparu du championnat professionnel.
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Aujourd'hui, le club affiche un capital social de 2,754 millions d'euros, de loin le plus élevé de tous les clubs professionnels, devant Monaco 2,4 millions et l'ASVEL (1,4 million).
Le capital du club représente aujourd'hui l'équivalent de la moitié du budget du club, bien au-delà de sa valeur réelle.
Contactée, la famille Forte n'a pas répondu à nos sollicitations à l'heure où nous publions ces lignes.