Terre de chevaux depuis le Moyen Âge, la ville du Dorat (Haute-Vienne) est le berceau des Adriers, une souche prestigieuse de la race anglo-arabe. Des chevaux de prix, couronnés dans de nombreuses compétitions et montés par les plus grands cavaliers internationaux. Un élevage qui se poursuit, et contribue au rayonnement du Limousin.
Dès le Moyen Âge, des chevaux étaient élevés avec vaches et moutons sur les terres du Dorat. La capitale de la Basse Marche est l’un des berceaux de la race anglo-arabe. "Au fur et à mesure des années, il y a toujours eu des chevaux. Et puis il y a eu Monsieur Henry Brugier qui s’est installé ici, qui est resté ici quarante ans, qui a développé une souche incroyable, l'élevage d'Adriers, qui est reconnu dans le monde entier", raconte l'éleveur Damien Massardier, qui a racheté sa propriété voilà trois ans.
150 éleveurs au début du XXᵉ siècle
Aujourd'hui à l'abandon, une carrière de sable et de vastes bâtiments témoignent de l’apogée de l’école de dressage du Dorat, fondée en 1864 par plusieurs éleveurs de la région. Elle forme alors des chevaux et cavaliers à la guerre et bat son plein jusqu’en 1914.
"À la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, Le Dorat connaît une grande expansion au niveau équin : on pouvait compter jusqu’à 150 éleveurs, rien que sur la commune du Dorat. Chaque commerçant, chaque famille, presque chaque habitant avait une poulinière, et participait au concours d’élevage. C’était comme une cité dans la cité", décrit l'historien Mickael Thoury.
Le reportage de Justine Salles et Nicolas Chigot
La mode des courses hippiques
La fin de la Première Guerre mondiale et l’arrivée de la voiture signent le déclin de l’école de dressage. Mais l'activité équestre ne cesse pas pour autant au Dorat. C'est alors la grande époque des courses hippiques. Compétiteurs, chevaux d’excellence, parieurs et dames en chapeau se rassemblent sur l'hippodrome de la Sagne, qui accueille ses premières courses dès 1865.
Aujourd'hui, trois courses par an se tiennent dans ce plus vieil hippodrome privé de France.
L'avenir équestre du Dorat
Aujourd’hui à Pézard, Damien Massardier consacre sa vie au prestige du haras, où naissent et grandissent les futurs champions. Les poulains profitent du soleil aux côtés de leur mère, insouciants de la valeur de leur pedigree.
"La finalité est commerciale, c'est vrai, mais aussi sportive. Il y a eu plusieurs chevaux originaires du Dorat qui ont fait les Jeux Olympiques, des épreuves internationales, les championnats d'Europe ou de France dans différentes disciplines équestres, et il faut continuer, car on espère que les poulains que vous voyez ici seront médaillés un jour", explique l'éleveur.
Des chevaux de prestige, qui contribuent au rayonnement international du Limousin.