Plusieurs militants du groupe royaliste d'extrême droite appelé l'Action française sont accusés d'agressions par deux jeunes filles, de 20 et 17 ans, le soir du vendredi 5 avril 2024. Ce n'est pas la première fois que ce groupe radical est mis en cause par les associations de gauche. De son côté, le groupe nie les faits et dit avoir également porté plainte.
Vendredi 5 avril 2024, aux alentours de 22h, quartier de la cathédrale à Limoges, rue de la providence. Selon les premiers éléments que nous livre l'avocat des jeunes femmes, trois hommes de l'Action française, en plein collage de stickers militants, croisent deux jeunes femmes. L'un d'eux aurait alors collé un autocollant sur la poitrine de la Limougeaude de 17 ans. S'ensuivent plusieurs altercations puis, les jeunes femmes auraient été frappées au sol. Une vidéo prise par la victime en attesterait, selon l'avocat.
Nous avons aujourd’hui des agressions verbales, physiques mais aussi des agressions sexuelles. Les faits sont établis par cette vidéo. Il y a une enquête qui va se dérouler. On parle de deux jeunes filles de 17 et 20 ans qui étaient en soirée avec des amis pour fêter un diplôme et qui se sont retrouvées dans cette histoire qui les dépasse complètement et qui est extrêmement dramatique.
Guillaume Laverdure, avocat des deux jeunes femmes agressées
De son côté, le chef de l'Action Française à Limoges nie, par écrit, les agressions sexuelles et renverse la responsabilité. "Nos militants ont pu repousser leurs agresseurs qui n'ont pas hésité à utiliser des armes contondantes. Cependant, un de nos militants a eu le nez fracturé. Une plainte a été déposée."
Dans un communiqué de presse, plusieurs organisations de gauche racontent que, plus tard dans la soirée, autour du café Bernard, cinq militants de l'Action française seraient revenus sur les lieux couteaux en main. "Ils ont organisé une "ratonnade" sur deux groupes de deux jeunes dont des mineur·e·s, en proférant insultes racistes et lgbt-phobes".
Ces organisations disent avoir enregistré, depuis un an, une recrudescence des agressions de la part de l'Action française.
Une Intensification de la violence dénoncée par les associations de gauche
Dans son communiqué, les membres d'associations antifascistes pointent une "augmentation ciblée revendiquée sur les réseaux par l'Action Française (AF)", depuis plusieurs mois en Haute-Vienne. "Des faits qui vont de l'intimidation à l'agression sexuelle et utilisation d'armes blanches".
Ces membres, "certains militants d'extrême droite, se sont montrés dans des rassemblements arborant des symboles connus dans les milieux nazis (Soleil Noir, rune d'Odal symbole de la suprématie blanche, rune du loup des Panzer SS, rune d'Algiz utilisée sur les tombes des Waffen SS)."
"En septembre dernier, lors de la gay-pride, le même groupe avait attaqué à plusieurs reprises le cortège, [hurlant des provocations homophobes puis blessant deux personnes.]"
Selon les associations confirmées par les observations de notre équipe de reportage, tags et collages se multiplient en ville et sur les facultés réclamant : "le retour du roi, l'interdiction de l'avortement, la dénonciation de l'immigration, les valeurs catholiques traditionalistes... des conférences sur ces thèmes ont été organisées en plus de la venue de Marion Maréchal Le Pen ou d’Éric Zemmour".
Dans l'affaire du vendredi 5 avril 2024, au total, selon nos informations, une plainte est confirmée depuis samedi au commissariat de Limoges et trois autres personnes nous ont confirmé, par la voix de l'avocat, qu'elles avaient également déposé plainte depuis. L'enquête suit son cours.