L'université de Limoges compte 14% d'étudiants étrangers, ces derniers s'inquiètent du plan annoncé par le gouvernement le 19 novembre, qui prévoit une multiplication par dix des frais d'inscription pour les étudiants étrangers dès la rentrée 2019.
Luciana Feingold, 32 ans, doctorante en Littérature comparée, est issue de la classe moyenne brésilienne, elle vit avec l'aide financière de ses parents. Elle s'inquiète du plan annoncé par le gouvernement le 19 novembre. Il prévoit une multiplication par dix des frais d'inscription pour les étudiants étrangers non-européens dès la rentrée 2019. Une mesure qui vise à rendre les universités françaises plus attractives et à faire venir un demi-million d'étudiants non-communautaires d’ici à 2027, selon le gouvernement.
Dans le cas de Luciana Feingold ses frais passeraient de 380 à plus de 3000 euros. Si elle ne connaîtra pas cette hausse des frais car elle est déjà doctorante - c'est ce qu'a promis l'université, elle s'inquiète pour les étudiants à venir. "J'ai des amis qui sont encore en master et qui avaient envie de rester en France pour poursuivre leurs études en doctorat mais apparemment, ce ne sera plus possible".
"Cette somme que le gouvernement veut nous infliger est tellement excessive qu'il sera difficile pour nous de payer ces frais de scolarité. On pense même qu'ils sont en train de sacrifier une génération qui a envie de travailler et d'apprendre", regrette Dago Bawa Abel, président de l'association des étudiants ivoiriens.
Des partenariats menacés
L'université craint pour ses partenariats et le rayonnement de la francophonie, toutefois son président ne tranche pas complètement. "La question que l'on peut se poser c'est : est-ce que c'est normal que ce soit les impôts des français qui paient la formation de l'élite internationale ? Et à l'inverse, est-ce que la tradition française qui consiste à être ouvert à l'autre ainsi qu'à participer à la formation de l'élite mondial doit se monnayer ?", lance Alain Célérier, président de l'Université de Limoges. Il souhaite toutefois garder des frais d'inscription modérés, indiquent nos confrères de France Bleu Limousin, jeudi 6 décembre.Une réponse insatisfaisante pour la présidente de l'UNEF, principal syndicat étudiant. "On ne voit pas de position nette de l'université. Et on espère, on attend qu'elle se positionne contre cette mesure. Certaines universités l'ont déjà fait", indique Louise Vergne, présidente de l'UNEF Limoges.
Les étudiants étrangers doivent se réunir la semaine prochaine pour protester contre le projet.