Fait rare, un couple de faucon pélerins niche en pleine ville, tout en haut de la cathédrale de Limoges. Deux jeunes oiseaux sont nés en avril 2019. Ils ont pris leur envol ces derniers jours. Il est aisé de les observer virevolter autour des flèches de l'édifice.
Il y a 4 ans, avec ses collègues et l'accord des autorités, Franck Taboury a installé un promontoire à destination des faucons pèlerins. Une acclimatation au milieu réussie, ces rapaces nichent désormais au faîte de la cathédrale de Limoges. "C'est un point d'observation assez intéressant. En contrebas, vous avez la Vienne qui fait partie des axes de migration pour les oiseaux. Du haut de la cathédrale, le faucon pèlerin va pouvoir les repérer et les chasser." explique l'ornithologue de la Ligue pour la Protection des Oiseaux du Limousin.Depuis 4 ans, on surveille à chaque printemps, voir si le faucon pèlerin apparaît. Là, c'est la 1ère année que l'on a 2 jeunes qui se sont envolés du nichoir. Franck Taboury, ornithologue LPO Limousin
Vitesse de plongeon, jusqu'à 300 km/h
Etourneaux, pigeons des villes, choucas, oiseaux migrateurs, le faucon pèlerin est un prédateur hors norme. Un des rapaces les plus rapides au monde, pouvant être chronométré à près de 300 km/h. Sa présence à Limoges n'est pas anodine :Une espèce qui a failli disparaître dans les années 70 à cause notamment du DDT, un insecticide utilisé très longtemps comme désherbant dans l'agriculture. "Le faucon allait consommer des proies qui elles-mêmes avaient consommé ce désherbant. L'effet était de fragiliser la coquille des oeufs du rapace. Les femelles se posaient sur les oeufs pour les couver, ces derniers cassaient et il n'y avait plus de jeunes à l'envol", explique Franck Taboury.C'est un oiseau en bout de chaîne alimentaire. Un indicateur de la bonne santé du milieu naturel. Plus il y aura de diversité de proies pour lui, plus il sera présent. Franck Taboury, ornithologue LPO Limousin