Les normes concernant le radon, un gaz radioactif présent dans certaines habitations et lieux publics, viennent d'être renforcées. Le seuil d'intervention passe de 400 becquerels par mètres cubes à 300 becquerels. Le Limousin, terre de granit et donc de radioactivité, reste particulièrement exposé.
A Rilhac Rancon, l'adjoint au maire, Didier Tesche, a eu une sacrée surprise cet hiver, alors qu'il effectuait des mesures de radon chez les particuliers. En tout, 35 foyers ont été testés, dont le sien, une ferme en granit.
Dans sa cuisine, le compteur Geiger s'affole : 1500 becquerels par mètre cube. Et ce n'est rien comparé à la cave : "Nous avons mesuré 25 000 becquerels par mètre cube", raconte-il, encore estomaqué. "On a dû installer un extracteur d'air car le soupiraille que nous avions n'était pas efficace."
Incolore et inodore, ce gaz se forme naturellement dans les zones granitiques, comme le Limousin. Jusque-là, dans les lieux publics, passés les 400 becquerels par mètre cube, la loi préconisait d'entreprendre des travaux afin de diminuer le niveau de radioactivité.
Une nouvelle norme européenne
Mais cette limite vient d'être abaissée désormais à 300 becquerels par mètre cubes, à la suite de la transposition d'une directive européenne datée de 2013 : "Quand on dépasse ce niveau, les propriétaires des lieux ouverts au public et les employeurs vont devoir réaliser des travaux pour se mettre au norme", explique Roselyne Améon, directrice laboratoire ALGADE- Bessines.En Haute-Vienne, deux sociétés fabriquent des kits de mesure et analysent les résultats. Le Limousin compte parmi les régions où il y a le plus de radon en France.
Un reportage de Cécile Descubes et Guillaume Soudat :