Le 29 mars 1982, une bombe explose dans le train reliant Paris à Toulouse, au niveau de la Jonchère-Saint-Maurice en Haute-Vienne. Le drame fait 5 morts et 29 blessés. Ce fut l'attentat le plus meurtrier commis dans un train en France.

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Le 29 mars 1982, le Capitole, l'ancêtre du train Intercités, parti de Paris-Austerlitz à 18h02 avec 300 passagers roule à 140 km/h vers Toulouse. Peu avant Limoges, où il doit s'arrêter, à vingt kilomètres au nord-est, une explosion se fait entendre dans le train entre Ambazac et la Jonchère-St-Maurice.

Pierre Frugier, conducteur du train, 42 ans à l'époque est revenu sur ce drame en accordant une interview à France 3 Limousin en 2015. "On entend avec mon collègue une déflagration. Comme on venait de passer sous un pont, on s'est dit que quelque chose était peut-être tombé sur le train. Le réflexe est donc de s'arrêter" disait-il. Il sort de sa cabine, la visibilité est difficile et il constate l'ampleur des dégâts : la voiture 2 a été soufflée.

Jean-Pierre Bozonnet, jeune employé d'EDF de 29 ans, était dans le train, son siège situé à six mètres de la bombe : "je me suis réveillé blessé, aux yeux, aux jambes, sur tout le corps. J'ai été sauvé par les secours et le conducteur qui a réussi à stabiliser le train" dira-t-il après coup.  

A 23 heures, plus de 200 sauveteurs -gendarmes, pompiers et Samu- s'activent dans l'obscurité pour dégager les corps emprisonnés dans l'enchevêtrement de ferrailles et de tôles.

Les passagers survivants étaient "hagards sur le ballast éclairé par des projecteurs". "Le souffle a fait éclater la vitre et j'ai été entouré de flammes et projeté à terre", décrit un voyageur, blessé dans l'explosion. Celle-ci a eu lieu "alors que le train passait près d'une maison habitée par des cheminots. La déflagration a tordu les barres des épais volets en bois et a fait éclater les vitres des fenêtres. Des débris de wagon ont été projetés dans les prés avoisinants", décrivait l'Agence France-presse en 1982. Cela a fait "le bruit d'un avion", selon la mère de famille.           

Bombe sur le porte-bagages

Très vite, les enquêteurs du SRPJ de Limoges et de la police judiciaire de Paris privilégient la piste d'un attentat et suspectent qu'un engin explosif a été déposé "sur le porte-bagages métallique" d'un compartiment voyageurs.

L'attentat est revendiqué en 24 heures par plusieurs organisations, parmi lesquelles un mouvement basque et deux groupes se réclamant du Vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez,alias Carlos, figure du terrorisme international des années 1970 et 1980.         

Dix mois plus tôt, le 11 mai 1981, une bombe avait explosé en Seine-et-Marne à bord du Paris-Lyon, mais elle n'avait fait que cinq blessés légers. Des équipes "itinérantes" de surveillance sont mises en place dans les trains grandes lignes, dont les tout nouveaux TGV inaugurés en septembre 1981.           

La rumeur Chirac

On spécule sur les personnalités qui auraient pu être visées : Jacques Chirac, alors maire de Paris et député de Corrèze, prend régulièrement le Capitole pour se rendre dans sa circonscription, tandis que le ministre de l'Économie et des finances, Jacques Delors, devait l'emprunter le lendemain.           

Jugé près de trente ans plus tard, en 2011, pour avoir organisé cet attentat, Carlos, niera toute implication. Au procès témoignent des rescapés dont le Limougeaud Pierre Besançon choqué par les réponses de Carlos : "sa seule stratégie est de noyer le poisson. C'est quelqu'un qui n'a aucune dignité, aucune commisération. Il ne mérite que le mépris".  

Carlos estimera "évident" que Jacques Chirac était ciblé. Une rumeur considérée comme "sans consistance" par les enquêteurs, mais que l'élu, devenu président, avait lui-même alimentée dans une interview télévisée le 14 juillet 2001. Mis en difficulté par des questions sur ses voyages "payés en espèces", le chef de l'Etat avait invoqué "des raisons de discrétion et de sécurité". Car, avait-il affirmé, "j'ai moi-même été l'objet d'un attentat dans le Capitole, que je n'ai pas pris à la dernière minute".

Carlos condamné 

En décembre 2011, Carlos est condamné à la réclusion à perpétuité pour cet attentat et trois autres perpétrés en France en 1982 et 1983 : rue Marbeuf à Paris, en gare Saint-Charles de Marseille et dans le TGV Marseille-Paris (ce dernier ayant fait trois morts le 31 décembre 1983). Sa peine sera confirmée en appel et en cassation. Carlos, 72 ans, purge toujours sa peine, incarcéré à la maison centrale de Poissy dans les Yvelines.               

             

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