"Il y a ici des projets inspirants" : les tiers-lieux du Limousin observés de près par d’autres pays européens

Emmanuel Macron en avait fait un lieu symbolique de sa visite en limousin, il y a deux ans : le tiers lieu 'l'Escalier' intéresse désormais l’Europe entière. Des délégations de différents pays étaient en visite dans notre région du 9 au 11 avril 2024 dans le cadre de la mission du projet nommé 'Casper'. Objectif : rendre dynamique les territoires ruraux en déclin.

Finlandais, Polonais, Italiens, Hongrois... C’est la tour de Babel en Limousin ! Dans le cadre du projet CASPER, une délégation européenne cherche de l'inspiration pour développer des zones rurales isolées. "Au regard de ce que nous avons entendu aujourd’hui, il y a ici des projets inspirants autour des nouveaux modes de gouvernances participatives, c'est l'enjeu le plus important", raconte Agnès Nemeth, coordinatrice de projet et chercheuse en sciences sociales finlandaises.

L’escalier : un café, un lieu d’animation et de formation  

 

Parmi les initiatives "inspirantes", le tiers-lieu l’Escalier, basé à Saint-Léonard-de-Noblat, sert de modèle à cette trentaine d’européens. Établi depuis cinq ans, il fait office de café associatif, lieu d'animation, mais aussi de formation au numérique pour tout public. Sa force, être pensé par et pour les habitants. "L’idée, c'était que ce soit un lieu que les habitants s’approprient, qu’ils soient acteurs. Aujourd’hui, l’association recense quarante bénévoles. Le café réparation, qui a lieu le premier samedi de chaque mois, n’existerait pas sans eux", détaille Claire Gendronneau, coordinatrice du tiers lieu "L'escalier".

Ce lieu n'existerait pas non plus sans les fonds privés d'un mécène amoureux de la région. Car les projets de tiers-lieux sont compliqués à mettre en œuvre et à financer, mais en Limousin, il en existe déjà 78.

L’ESS (économie sociale et solidaire), vivier d’emploi pour les zones rurales

En Limousin, on trouve des structures d’ESS très différentes comme la MACIF ou la MAIF, géants de l'assurance, La petite épicerie solidaire de Saint-Priest-Ligoure en passant par Saveurs Fermières, la Scopema qui fabrique des pièces détachées pour camping-cars à Oradour-sur-Vayres ou encore le Théâtre de l'Union.

On a un service et un budget dédié avec une volonté de mailler la région Nouvelle-Aquitaine. On est à peu près à dix millions d'euros. C’est vraiment une volonté politique de porter haut et fort l'économie sociale et solidaire.

Maud

Vice-présidente chargée de l'économie sociale et solidaire pour la région Nouvelle-Aquitaine

 

Si ce modèle existe depuis l'après-guerre, il a été pourvu d'un cadre juridique il y a dix ans, par une loi.

Dans celle-ci, il y a trois grands principes :

  • Ne pas faire de profit. Le but est de servir l'intérêt général ou collectif et non pas de se partager d'éventuels bénéfices ;
  • La gouvernance est exercée de manière démocratique, une personne = 1 voix ;
  • La lucrativité limitée (autrement dit, au moins 50% du fruit du travail de la structure doit lui revenir).

En Haute-Vienne, 14 000 personnes environ travaillent dans l'économie sociale et solidaire. Cela représente environ un salarié du privé sur six.

Idem, en Corrèze, où on avoisine les 10 000 salariés. En Creuse, cela concerne 5 300 salariés, soit un salarié du privé sur quatre. Une proportion forte, car l'économie sociale et solidaire est plus développée en milieu rural.

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