Une nouvelle loi sur la fin de vie est en préparation, avec notamment un grand débat sur le sujet sensible de l'euthanasie. Aujourd'hui, les situations difficiles de fin de vie sont prises en charge par les services de soins palliatifs.
Ce jour-là, au sein du service soins palliatifs situé au 9e et dernier étage du CHU de Limoges, un homme tient la main de sa mère alitée.
Cette femme âgée a perdu connaissance après une chute chez elle, et son état ne peut plus s’améliorer.
Son fils l’accompagne depuis plusieurs jours avec les équipes du service des soins palliatifs : "Je la tiens par la main et je sens qu'il n'y a aucune crispation. Si elle avait mal, ça se sentirait par le toucher. C'est un soulagement, car ma priorité est qu'elle ne souffre pas".
Soulager et accompagner
Dans une autre chambre, le patient est plus jeune. Il souffre d’un cancer, mais il est seulement de passage pour traiter des douleurs physiques devenues insupportables.
Le service des soins palliatifs prend en charge des patients en fin de vie ou atteints de maladies graves pour soulager leurs souffrances.
"Il peut y avoir des soins de type médicamenteux, des traitements de la douleur, des traitements sédatifs. Mais il y a aussi tout l'accompagnement qui est fait autour, des soins comme l'hypnose ou la relaxation, qui arrivent en complément des thérapeutiques dites classiques", explique le Dr Paul-Antoine Quesnel, chef du service des soins palliatifs au CHU de Limoges.
Les soins palliatifs s'effectuent à l'hôpital ou - le plus souvent - à domicile avec des équipes mobiles. Ils sont dédiés à des situations jugées complexes. En moyenne, 70 % des patients admis au service des soins palliatifs y décèdent, 30 % peuvent rentrer chez eux.
La fin de vie : un débat rouvert
En octobre, le gouvernement a lancé un grand débat sur la fin de vie qui pourrait aboutir à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Une convention citoyenne a été créée.
Six ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise une "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour des malades en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé à court terme, le débat est donc rouvert.
Dans ce service du CHU de Limoges, c’est un sujet de préoccupation, à cause de dérives possibles sur le consentement des patients, mais aussi par crainte que l’euthanasie et le suicide assisté ne se développent, au détriment des soins palliatifs.
"Dans la très grande majorité des cas, la personne souhaite mourir parce que c'est la seule échappatoire qu'elle ait trouvée pour limiter les souffrances liées à sa maladie. Si on arrive à atténuer ou à faire disparaître ces souffrances, on se rend compte que très fréquemment la demande de mort disparait également", affirme le Dr Quesnel.
Le chef de service craint qu'une évolution de la loi limite les moyens accordés aux soins palliatifs.
Normalement, chaque département devrait disposer d’un service fixe. En Limousin, seule la Haute-Vienne en propose. Des unités mobiles de soins palliatifs existent en Corrèze, mais en Creuse, le service est provisoirement mis à l'arrêt, faute de moyens.