Les règles du confinement ont changé pour les Ehpad. Confinés dans leurs chambres lors du premier, les résidents peuvent continuer à vivre presque comme d'habitude pour le second, tant que le Covid reste à l'extérieur. Reportage à l'Ehpad du Pr Léobardy à Limoges.
Lors du premier confinement, tous les résidents des Ehpad étaient confinés dans leurs chambres, même quand le virus n'était pas présent. Pour le second confinement, la doctrine a changé. La vie continue tant que le Covid n'est pas rentré dans l'établissement, comme c'est le cas à la Maison de Retraite Municipale Professeur Joseph de Léobardy à Limoges.
Tant que la Covid n'est pas entré dans l'établissement, les 55 membres du personnel et les 83 résidents continuent à vivre presque normalement.
Contrairement au premier confinement en mars 2020, le coiffeur Didier Pocquet a pu revenir, pour le plus grand bonheur de Raymonde Marquet, dite "Monette" : "une femme aime bien être coquette, même si elle n'est pas très jeune", sourit-elle, les cheveux encore humides. Les séances de sport sont elle aussi maintenues en petit groupe ou en individuel, tout en respectant les gestes barrière.
Le confinement contribue à faire diminuer l'autonomie, l'état général, le moral des personnes âgées, donc elles s'affaiblissent, peuvent avoir des infections parce qu'elles sont confinées et pas stimulées par des choses extérieures.
Le personnel essaie de maintenir un climat apaisé, en évitant par exemple de diffuser les chaînes d'info en continu, privilégiant plutôt des reportages sur les voyages. Il est attentif au moindre symptôme et fait en sorte que le virus n'entre pas dans l'EHPAD, ce qui nécessite une attention de tous les instants.
"Il y a beaucoup plus de travail, oui, parce que ça nous demande beaucoup plus d'investissements auprès des résidents, être là pour eux explique Léa Merle, aide-soignante. Il faut faire bien attention à ce que les gestes barrière soient respectés au niveau des familles quand ils viennent en visite. Même personnellement, il faut surtout faire bien attention à nous, il y a beaucoup de fatigue".
Un manque de personnel chronique
Les collègues en général sont fatigués. C'était déjà le cas avant le Covid, ce sera certainement le cas après : avec le Covid, c'est plus compliqué
Si la situation restait normale lors de notre tournage le 10 novembre 2020, tout pourrait être remis en cause du jour au lendemain, si malencontreusement le virus entrait dans les locaux.