D’abord méfiants, les salariés de F2J Stamping à Bessines-sur-Gartempe affichent désormais une confiance absolue dans leur offre de rachat. Un dossier suivi de près par la préfecture du département qui réunissait le repreneur et les élus du territoire ce mardi.
Entre l’équipementier haut-viennois F2J Stamping et son repreneur Jelza Emboutissage, tout semble rouler... Une réunion mercredi soir à la préfecture en présence de Claude Pimpi, l’un des deux associés de l'entreprise du Cher, a permis de rassurer tout le monde.
“On avait quelques questions et quelques inquiétudes, compte tenu du passé de l’usine… et on est toujours un peu inquiets...", indique Andréa Brouille, maire de Bessines-sur-Gartempe et vice-présidente de la région. "Mais on a trouvé un vrai industriel, avec plein de belles perspectives. On en est ressortis confiants.”
“C’est la première fois depuis que je suis maire que cette entreprise n’est pas reprise à la barre du tribunal de commerce. C’est plutôt bon signe…”
André Brouille, maire de Bessines-sur-Gartempe et vice-présidente de la région
Côté salariés, on nage en pleine idylle... “On savait qu’on avait affaire à des industriels, à des gens sérieux, on en a maintenant la certitude” se réjouit Bruno Grimaux, emblématique représentant du personnel, pour qui il n'est ressorti “que du positif” de cette réunion.
Ils ont de quoi se réjouir, car ils ont obtenu plusieurs garanties... à la fois de leurs actuels et de leurs futurs patrons. Le site sera repris sans aucun licenciement, et les apprentis pourront même se voir proposer une embauche au terme de leur formation. L’emploi semble donc pérennisé à ce stade.
Autre assurance : l’usine va garder son bâti de générateur à hydrogène, principal atout du site, un temps menacé de partir avec l’actuel propriétaire.
Quid de l’énorme dette du site avoisinant les trois millions d’euros ? Selon Bruno Grimaux “Jelza n'a aucun souci avec ça. Leur business plan prévoit d'éponger la dette grâce à la rentabilité du site."
On a déjà deux millions d’euros de commandes sur la presse pour le mois de mai, alors que la vente n’est pas encore faite…
Bruno Grimeaux, délégué syndical FO
Un vent d’optimisme souffle donc sur la PME, d’autant plus que les 91 salariés ont également négocié une prime de 1000 euros. “Dans une période comme celle-ci, avec l’inflation, ça va faire du bien.”, se satisfait le syndicaliste.
Un CSE pour valider l’accord
Les syndicats demandent à l’actuelle direction la tenue “ le plus vite possible ” d’un CSE pour obtenir l’accord final par écrit. “On attend de voir les conditions suspensives à la vente… ” seul nuage susceptible de perturber l’horizon dégagé de l’usine. Avec dix reprises en trois décennies, la prudence est toujours de mise…