L'association "alerte des médecins sur les pesticides" a déposé une plainte contre X ce vendredi 13 mai 2022 à Limoges pour fraude à l'étiquetage de produits herbicides pour le grand public, dans le cadre d'une campagne nationale.
Depuis janvier 2019, les herbicides vendus aux particuliers ne doivent contenir aucun pesticide de synthèse.
Pourtant, une étude scientifique publiée dans une revue internationale a montré que ces produits dits de "biocontrôle" pouvaient contenir de l’arsenic, du plomb et des dérivés du pétrole indique l'association limousine "Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP).
Les médecins ont décidé de déposer une plainte contre X ce vendredi pour fraude à l'étiquetage et à la déclaration d'autorisation de mise sur le marché de pesticides a constaté.
"Notre question est : il y a-t-il une fraude ou une défaillance du système de mise sur le marché" indique Pierre-Michel Périnaud, médecin généraliste. L'association s'appuie aussi sur une étude d'octobre 2020 ("composés toxiques dans les herbicides sans glyphosate") de Gilles-Eric Seralini et Gérald Jungers qui montrait la présence de composés toxiques non déclarés dans 14 pesticides en vente libre en Europe.
"Dix sont vendus en France. Parmi ces composés : de l’arsenic, du plomb et du benzo(A)pyrène. Les produits incriminés sont toujours en vente libre et représentent une menace pour la santé de nos concitoyens et pour l’environnement", ajoute le Dr Périnaud.
Ces produits sont censés être vendus comme étant des produits de "biocontrôle", c’est-à-dire qu’ils ne doivent contenir que des composés présents dans la nature, et non toxiques. Ils sont aujourd’hui les seuls herbicides autorisés à la vente libre pour les particuliers et les collectivités locales.
Campagne nationale
Avant AMLP, 20 associations, dont Générations Futures, ont déjà porté plainte auprès du tribunal de Paris dans le cadre d'une campagne appelée "Secrets Toxiques".
Plusieurs courriers d’interpellation ont été envoyés à l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) et à l’ Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), avec le soutien de parlementaires.
Les associations veulent obtenir le retrait rapide des produits et l’identification des responsables de cette fraude.