Les élections à la présidence de la faculté de Limoges se profilent en 2025 et déjà suscitent ambitions et remous au sein du conseil d'administration. Une partie des vice-présidents, avec à leur tête Stéphane Valette, ont lancé une fronde contre la présidente, dénonçant un fonctionnement délétère. Face aux accusations, Isabelle Klock-Fontanille dénonce une "tentative de déstabilisation".
Le drame s'est joué en deux actes.
Une première mise en cause fin 2023
Le 22 décembre, pendent le conseil d'administration, Stéphane Valette, vice-président du conseil d'administration, prend la parole et, dans une très longue intervention, (qui a fait l'objet d'une retranscription par écrit figurant dans le compte rendu officiel et que nous avons pu lire) dénonce des dysfonctionnements dans la gouvernance de la faculté. Les mots prononcés à l'encontre d'Isabelle Klock-Fontanille, présidente, sont durs : "Aujourd'hui, ce travail collectif conduit pendant deux ans, cette dynamique guidée par l'espoir de changement, ont disparu et laissent place à des crispations et des tensions au sein de l'équipe présidentielle (et a fortiori de l'ensemble de l'Université) que je ne trouve plus acceptables. En tant que vice-président du conseil d'administration, je tiens aujourd'hui à me désolidariser de la méthode de travail utilisée par la Présidente depuis plusieurs mois, méthode qui, en plus de générer ces tensions et crispations, est contre-productive. (...) Je continuerai avec énergie à dénoncer les pratiques relevant du clientélisme et du mandarinat, pratiques que je pensais issues d'un ancien temps…"
En illustration, il cite notamment la dernière campagne de recrutement menée selon lui dans une certaine opacité et dans un exercice solitaire du pouvoir par la présidente. Il fait également référence aux échecs successifs essuyés par l'Université de Limoges à des candidatures sur des projets qui auraient pu lui procurer des subventions dont elle a cruellement besoin. Une déclaration dont Stéphane Valette demande l'inscription in extenso au PV de la séance.
Soutien écrit de cinq vice-présidents début 2024
Deuxième acte : un courriel de soutien est envoyé le 16 janvier à l'ensemble du personnel de la faculté par cinq autres vice-présidents. "Le 22 décembre dernier, le Vice-Président du conseil d’administration a rappelé avec force et conviction les principes et valeurs qui nous ont conduits à la gouvernance de l’Université. Nous avons été élus en 2020 sur un projet pour notre établissement qui privilégie le dialogue, la controverse et l’humain. Pour ces raisons, nous soutenons les propos tenus par le Vice-Président du conseil d’administration page 823 du Relevé de Décisions du Conseil d'Administration", expliquent les signataires, Barbara Bessette, Cécile McLaughlin, Isabelle Sauviat, Nicolas Tessier-Doyen et Danielle Troutaud.
Pas question, pour autant, pour tous ces vice-présidents, de démissionner. Ces derniers comptent bien tous poursuivre le mandat de quatre ans entamé en 2021 sans abandonner "un navire qui tangue". De là à y voir les prémices de la campagne qui doit renouveler le conseil d'administration, il n'y a qu'un pas que n'a pas hésité à franchir la présidente en exercice dans sa réponse.
"La campagne a commencé"
"La campagne a commencé, certes sous une forme inédite dans les institutions universitaires, mais ce n’est rien d’autre que le lancement d’une campagne", a réagi Isabelle Klock-Fontanille dans un message envoyé aux personnels vendredi 19 janvier, et que nous avons pu consulter. "Certes, il y a des dissensions dans cette équipe, elles sont maintenant publiques, mais elles ne concernent qu’un groupe restreint de responsables élus, et principalement sur des processus internes de décision ; elles ne concernent en aucun cas l’ensemble de l’établissement. La confusion, ou la superposition entre les deux, et leur instrumentalisation, constitueraient une tentative de déstabilisation des résultats des élections de 2020. Je saurai y faire face pour protéger l’Université pendant cette dernière année de mon mandat", a-t-elle également ajouté.
Une bonne ambiance se dessine donc dans les prochains mois au sein de l'institution.