L’ILFOMER est l’un des seuls établissements en France à proposer plusieurs formations paramédicales sur un même site, et à développer également des activités de recherche. Créé en 2012, à l’initiative de l'ancienne région Limousin, en collaboration avec le CHU de Limoges et l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Installé depuis trois ans sur le tout nouveau campus des formations sanitaires, l'ILFOMER (Institut Limousin de Formation aux Métiers de la Réadaptation) partage ses locaux avec sept autres écoles, notamment d'infirmières, d'aides-soignants ou encore d'ambulanciers. Tous les ans, l’ILFOMER mène au diplôme environ quatre-vingts étudiants, du niveau licence au niveau master.
Créer de l’emploi
Rattaché à l’Université de Limoges, l’Institut des Sciences de la Réadaptation a vu le jour en 2012 pour répondre aux besoins locaux de la prise en charge de la dépendance, mais également pour répondre aux besoins accrus en professionnels de santé dans le secteur de l’aide à la personne dans le Limousin. “Les départements limitrophes de la Haute-Vienne sont les départements avec le moins d’orthoptistes en France”, précise Théa Bouteille, orthoptiste, enseignante à l'ILFOMER. Son rôle : apprendre à dépister et à rééduquer les troubles de la vision. Une formation en plein essor en raison de la pénurie de professionnels. “On estime que pour être dans la moyenne nationale, il faudrait avoir sept temps pleins pour 100 000 habitants, et là, on est sur 4,5 temps plein pour 130 000 habitants”, conclut-elle.
Pour être dans la moyenne nationale, il faudrait avoir sept temps pleins pour 100 000 habitants, et là, on est sur 4,5 temps plein pour 130 000 habitants.
Théa BouteilleOrthoptiste, enseignante à l'ILFOMER
Métiers d’avenir
Le Limousin connaît un besoin accru en professionnels de santé dans le secteur de l’aide à la personne. Selon l’ILFLOMER, sur les 254 régions au sein de l’Union européenne, la population âgée de plus de 65 ans place le Limousin au deuxième rang des zones les plus concernées par ces demandes d'emploi.
L'institut des sciences de la rééducation forme chaque année plus de 300 étudiants dans quatre filières : orthophoniste, masseur-kinésithérapeuthe, ergothérapeute, ou encore orthoptiste, autant de professions paramédicales extrêmement recherchées dans un contexte de vieillissement de la population.
Dans les salles de l’Institut, les étudiants testent des lunettes simulant des pathologies visuelles pour adapter les activités proposées à des personnes dépendantes. “Les lunettes nous servent à voir avec quel type de patients, on peut adapter l’activité et si on peut modifier certaines choses selon la vision des patients que l’on peut rencontrer”, explique Clémence Rapilli, étudiante en deuxième année d'ergothérapie.
Des cours mutualisés
Pour répondre à ces nombreuses demandes, l’ILFOMER mise sur la transversalité en proposant des cours mutualisés.
“En première année, on a le semestre commun où on est beaucoup ensemble, que ce soient les ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes et orthoptistes”, affirme Clémence Lascoux, étudiante en deuxième année d'ergothérapie. “Cela nous permet d’avoir une bonne cohésion entre tous les professionnels, sachant que plus tard, on va devoir travailler ensemble”, ajoute-t-elle.
“Je suis clinicienne sur le terrain et je travaille au quotidien avec des orthophonistes, kinésithérapeutes et orthoptistes”, constate Émilie Bichon, ergothérapeute, enseignante à l'ILFOMER. “Je suis sûre que c’est une plus-value de mutualiser les cours, les retours des étudiants sont très positifs”, conclut l’ergothérapeute.
Un Institut de recherche
L’autre spécificité de l'ILFOMER : la recherche, développée depuis la création de l'Institut. L’ILFOMER dispose d’une salle de simulation. Dédiée spécialement aux étudiants, elle leur permet de découvrir et d'utiliser un matériel de pointe en simulation virtuelle.
Une spécificité qui fait de ce centre une référence au niveau national. “L’activité de l’ILFOMER est beaucoup regardée à l’extérieur parce que c’est un modèle universitaire qui est valorisé par les articles scientifiques et les communications faites par les étudiants et nos enseignants”, détaille Anaïck Perrochon professeur des universités et administrateur de l'ILFOMER.
L'établissement a encore des projets de développement comme l'ouverture de nouvelles filières, et des projets internationaux d'exportation de ce modèle.