En matière de construction, les sites commerciaux ou industriels sont de plus en plus nombreux à faire leur transition écologique en utilisant des produits innovants et biosourcés pour réduire l'empreinte carbone. Illustration en Limousin, dans le magasin Castorama de Feytiat près de Limoges et au Brico Dépôt de Brive.
Bien loin des côtes atlantiques, la coquille d’huître a pris ses quartiers sur un toit limousin.
Ce coquillage permet de produire une peinture réfléchissante, une solution innovante développée par une entreprise bretonne.
C'est beaucoup plus économique en termes de bilan carbone d'avoir un produit de recyclage plutôt que du minerai que l'on va concasser.
François HascoëtResponsable grands comptes entreprise "Cool Roof"
Réfléchir les rayons du soleil
Il y a trois mois, les 8 000 mètres carrés de ce bâtiment commercial ont été repeints en blanc, la peinture permet de réfléchir les rayons du soleil et d’éviter une montée en température.
Ce résultat est confirmé par des sondes installées sur le toit. Le responsable décrit le processus : "On a une zone témoin. On va avoir un capteur au niveau du sol, qui va mesurer une température et qui va être comparée à celle sur l'autre partie du toit. Et on va avoir, en principe, une trentaine de degrés de différence, au niveau du sol."
Sur le toit, le mercure pouvait monter jusqu’à soixante-quinze degrés. Cet été 2024, à l’intérieur du magasin de bricolage, la climatisation a fonctionné moins fréquemment. Les économies sont déjà substantielles.
"Lors des pics de température, nos climatiseurs fonctionnaient à plein régime. On pouvait avoir des différences de température dans le magasin, a remarqué Jérémy Juille, directeur du magasin Castorama à Feytiat. Aujourd'hui, la consommation a été diminuée de 40%, sur la partie climatisation grâce à ce revêtement de toiture."
Des constructions plus écologiques
Les constructions sont en accord avec la nature. De plus en plus d’entreprises s’engagent dans cette voie. Avoir le moins d'impact possible sur l'environnement est devenu un principe essentiel pour certains chefs d'entreprise. C'est le cas de Karim Tahir, dirigeant et fondateur Be Energethik.
À la tête d’un bureau d’étude spécialisé dans la sobriété énergétique, il a fait de son lieu de travail une vitrine de son savoir-faire : ossature en bois, panneaux photovoltaïques sur le toit, matériaux bio sourcés pour isoler. Le bâtiment est à énergie positive. Il en produit plus qu’il n’en consomme.
"Il y a la centrale de ventilation, qui permet de ventiler le bâtiment. C'est une centrale double-flux qui permet de récupérer l'énergie de l'air qu'on va rejeter dehors par la ventilation. Et c'est cette centrale qui va aussi nous emmener l'appoint de chauffage, en hiver, sur quelques jours, pour chauffer tout ce bâtiment", explique-t-il.
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Dans une ambiance feutrée, une dizaine d'ingénieurs travaillent sur des solutions durables pour des constructions neuves ou rénovées, les clients sont des industriels ou des particuliers.
"Nous, on va proposer des choses à nos clients, mais le budget, c'est lui qui le tient. Donc, on va adapter les solutions à son budget, puisque, c'est le nerf de la guerre", constate le dirigeant.
En rénovation, il ne faut pas l'oublier, il y a souvent beaucoup d'aides qui sont données. Nous, on le voit ; ces aides-là permettent de faire avancer pas mal de dossiers.
Karim TahirDirigeant et fondateur Be Energethik
Le secteur de la construction est responsable d’environ 25% des émissions de carbone. Les professionnels du bâtiment doivent eux relever le défi de la transition environnementale.