Autrefois, les automobilistes s’y arrêtaient pour prendre un café ou déjeuner. Aujourd’hui, le village de la Croisière n’a plus vraiment la côte. Carrefour entre l’autoroute A20 (Paris-Toulouse) et la RN145, ce point de passage très fréquenté par les automobilistes est laissé à l’abandon depuis plusieurs années. Des associations luttent contre une future extension de la zone artisanale, et souhaite transformer ce lieu, tout en respectant la faune et la flore locale.
Au nord de la Haute-Vienne et de la Creuse, quelques maisons décrépies bordent l’autoroute A20 et la RN 145, deux axes très empruntés en Limousin. La Croisière est un lieu-dit de la commune de La Souterraine. Un village déserté en raison de la pollution sonore. Plusieurs habitations y sont laissées à l’abandon, et les friches se multiplient.
Un projet d’extension critiqué
À quelques centaines de mètres du village, se trouve la zone artisanale de la Croisière. Depuis 2016, un projet d’extension a été lancé pour continuer d’étendre la zone d’activités. Une idée qui ne plaît pas aux associations Révolte botanique et Zone rurale à défendre.
“À la Croisière il y a des automobilistes qui passent, mais qui ne peuvent plus s’arrêter, car on l’a laissé à l’abandon. Il faut que les pouvoirs publics investissent ce lieu, et on aurait un espace très agréable”, explique Christophe Dubois, président de l’association Zone rurale à défendre.
Selon lui, l’idée serait d’aménager une zone nouvelle, où les passants pourront à nouveau se reposer lors d’un long trajet.
La Croisière c’est un lieu où passe beaucoup de Français et d’étrangers, qui donne une mauvaise image du Limousin, alors que ce lieu a une histoire
Christophe DuboisPrésident de l’association Zone rurale à défendre
“On souhaite que les élus arrêtent l’extension au sud du parc d’activités. Ils sont en train d’impacter d’une façon définitive une zone rurale et cohérente en termes d’activités agricoles et de paysages”, martèle le président. Depuis 2016, le projet d’expansion de la zone d’activités piétine, notamment en raison d’actions menées par les associations.
"Nous ne sommes pas venus faire une ville"
Depuis les années 1990, le village de la Croisière peine à se relancer. Les associations ne veulent pas pour autant dénaturer le lieu. “Ce que l’on veut protéger c’est l’usage de l’espace rural destiné à l’élevage ou à la production vivrière globale”, indique Gilles Clément, paysagiste et auteur. Plusieurs solutions sont envisagées, notamment celle de laisser le territoire tel quel, sans intervention humaine afin qu'une friche puisse se développer. Cette friche se transformerait ensuite en forêt pour “accueillir la diversité, plutôt que d’en faire un terrain imperméabilisé au service de quelques entreprises”, précise le paysagiste.
Mais l’idée de pouvoir loger de nouveaux habitants n’est toujours pas d’actualité. “Personne ne viendra habiter ici pour l’instant, car il y a trop de bruit", reconnaît Gilles Clément.
Nous voulons requalifier la Croisière pour que l’on puisse s’arrêter boire un verre
Gilles ClémentPaysagiste et auteur
Prochaine étape pour les associations, réaliser un diagnostic, afin de discuter avec les élus locaux, et décider de l’avenir de la Croisière.