Par un communiqué ce vendredi matin, le procureur de Limoges vient confirmer les principaux éléments de l'enquête et apporter quelques nouveaux faits sur ce fait divers sordide comme la découverte d'un livre sur l'anatomie humaine au domicile de l'ex-mari interpellé. On fait le point.
On en sait un peu plus, ce vendredi matin, sur ce qui a pu se passer après la sordide découverte d'ossements humains dans le cabanon de jardin d'une mère de famille résident dans le quartier de Beaubreuil à Limoges. Par un communiqué, le procureur de République, Baptiste Porcher, vient confirmer les principaux éléments déjà révélés ces deux derniers jours, mais qui apporte de nouvelles précisions.
Des ossements déposés voilà 18 mois
En avril 2022, l'ex-mari de l'occupante des lieux et le frère de ce dernier sont venus déposer les cartons contenant le cadavre. " Il avait alors exigé que son ex-femme ne touche pas aux cartons ainsi déposés", précise le procureur.
À propos du corps, "les premiers examens réalisés sur les ossements ont révélé qu'il s'agissait d'os humains dont certains présentaient des traces de découpe à l'aide de différents types d'outils (scie, couteau ...) La victime serait un homme âgé de 40 à 60 ans et mesurant entre 1,78 m à 1,85 m. Le décès serait intervenu entre janvier 2021 et avril 2022. La tête demeure, à ce jour, introuvable", explique Baptiste Porcher.
Fait troublant, les perquisitions menées au domicile du mis en cause ont permis de découvrir un livre traitant d'anatomie humaine "bien qu'aucun des mis en cause n'ait suivi de formation en cette matière" et un blouson. Certainement le vêtement d’où provenait l’odeur de putréfaction. Malgré tout, l’ancien époux et son frère, respectivement âgés de 54 et 46 ans, ont nié les faits pendant leur garde à vue.
Déjà connus de la justice
Interpellés le 2 janvier, ils ont été déférés hier soir, jeudi 4 janvier. L'ancien époux a été mis en examen du chef de meurtre et placé en détention provisoire. Son frère, mis en examen du chef de recel de cadavre, a été placé sous contrôle judiciaire. Ils étaient déjà connus de la justice pour des faits de violence.
Les enquêteurs de la division de la criminalité organisée et spécialisée du service interrégional de police judiciaire (ancienne DIPJ) poursuivent leurs investigations. Reste en effet à établir l’identité de la victime dont la tête est toujours manquante. Des analyses ADN promettant d'être assez longues vont être nécessaires pour tenter d'en savoir plus sur la victime.
S'il faut, pour l'heure, rester très prudent, les recherches s’orienteraient vers le « milieu » des sans domicile fixe de Limoges, notamment dans le quartier de la gare. Un univers dont était coutumier le principal mis en cause. "Je l'ai vu deux ou trois fois. Il était plutôt calme et discret. Il attendait comme tout le monde d'avoir quelque chose à manger" confie Jean-Pierre Orfèvre, président de l'association Les Autres.
Coïncidence troublante, un SDF a mystérieusement disparu des radars, il y a deux ans, peu de temps avant que les mis en cause ne viennent entasser les cartons dans le cabanon de jardin au prétexte d’un déménagement. Une coïncidence sur laquelle les enquêteurs vont certainement se pencher.