La 4e nuit du droit s’est déroulée ce lundi 4 octobre. L’environnement était le thème de cette édition, pilotée par le conseil régional de Nouvelle Aquitaine à Bordeaux, Limoges et Poitiers.
"Le droit vient au secours de l’environnement, un droit toujours en mouvement". C’est par ce préambule que le président de région Alain Rousset a ouvert cette 4e nuit du droit ce lundi 4 octobre. Une manifestation simultanée à Bordeaux ainsi que dans les Maisons de la Région à Poitiers et Limoges, boulevard de la Corderie.
Les jeunes poussent un cri d’alarme
Que peut faire un colibri quand des milliers d’arbres flambent
Cette nuit du droit de l’environnement a été ponctuée par des interventions d’élèves du lycée Limosin de Limoges.
Sous forme théâtrale, les lycéens dressaient un constat alarmant sur l’état de notre planète, menant un réquisitoire sur nos actions insuffisantes pour atteindre l’objectif de réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Je suis convaincue que ce sujet est primordial. On est cette génération qui va permettre de réparer des erreurs, de faire des progrès sur la diminution de la pollution due au CO2
Les jeunes sont inquiets, vigilants et conscients de l’enjeu, plus que les adultes. Il est clair que la démarche de s’engager, donner de son temps pour protéger l’environnement viendra mais cette Nuit du droit a sûrement agit comme un déclencheur pour ces élèves
La planète se réchauffe, le droit de l’environnement peut nous protéger
Le Centre de Recherches Interdisciplinaires en Droit de l’Environnement, de l’Aménagement et de l’Urbanisme (CRIDEAU) a été créé à Limoges en 1969. Cette formation de l’Université de Limoges reconnue en France et à l’étranger regroupe quatre enseignants et plus d’une centaine d’étudiants.
Où en est le droit de l’environnement ?
"Sur le plan international, le dérèglement climatique est très médiatisé mais il se passe d’autres choses. Notamment des recherches conduites par Michel Prieur pour impulser une idée d’indicateur juridique de l’environnement, une idée très importante qui commence à émerger sur la scène internationale", analyse Jessica Makowiak, responsable du CRIDEAU à Limoges
"En France, depuis la crise économique et financière de 2008, on constate une déréglementation, un assouplissement des règles en matière environnementale. Une certaine régression du droit de l’environnement accentuée par la crise sanitaire. C’est paradoxal car la crise du Covid doit nous enseigner les interactions majeures entre l’homme et son milieu naturel, la manière dont il influe négativement sur son milieu", ajoute Jessica Makowiak
Les étudiants à la rescousse
Six étudiants en Master II du CRIDEAU se sont prêtés à un jeu de rôle lors de cette nuit du droit. Une étude de cas autour d’un projet fictif de contournement routier. Les voix de défenseurs de la nature, de riverains, de l’entreprise en charge des travaux, du maire de la commune se sont exprimées. Exercice utile montrant la complexité de la réalité et la nécessité de bien maîtriser le droit de l’environnement.
Il n’y a pas d’un côté l’environnement, de l’autre côté l’argent. C’est beaucoup plus complexe que cela. Souvent, lorsque l’on parle de considérations environnementales, on entend « vous voulez nous couper de tout, remettre en question ce que l’on fait ». En fait, en matière de droit de l’environnement, il faut essayer de tout déconstruire et tout reconstruire en prenant en compte les intérêts de chacun et chacune
La soirée s’est achevée par un débat en présence du procureur de la République de Limoges, de la rapporteure publique au tribunal administratif, d’un avocat et du directeur de la DREAL Nouvelle-Aquitaine. Une nuit passionnante et foisonnante montrant, s’il en était besoin, que le droit de l’environnement peut prévenir des catastrophes naturelles, sauver des vies, protéger l’existant…