Les travaux sur la ligne POLT sont d'ampleur : un milliard et demi d'euros. Chaque nuit, un train usine circule pour accélérer la rénovation des voies. Une de nos équipes a pu se rendre la nuit dernière sur le chantier au nord d'Ambazac.
23h30, le chantier bat son plein sur la ligne Paris Orléans Limoges Toulouse. Cliquetis mécaniques, tronçonneuse, pierres remuées, le bruit est assourdissant. Une immense chenille lumineuse de 750 mètres absorbe les anciennes installations de la voie avant de régurgiter des traverses et des rails tout neufs. Ce train usine, aussi appelé une suite rapide, avance à la vitesse de 300 mètres par heure. Simultanément, il démonte puis remonte la voie ferrée…
"Les traverses étaient en bois sont évacuées par l'avant, on les remplace au fur et à mesure qu'on les enlève par des nouvelles traverses en béton et en même temps, on fait l'opération de substitution de rails.", explique Christian Varaigne, chef de projet.
Soutenus par des bras mécaniques, les anciens rails sont écartés, puis découpés tous les 1200 mètres avant d’être remplacés.
"Ils sont en train de finir de tronçonner le rail, on a un croisement de rail qui en train de s'effectuer. C'est à ce moment-là qu'on va enlever le vieux rail de la voie et on va mettre le neuf à la place. Il faut compter une nuit pour rendre 800 mètres de voie neuve.", confie Thomas Legros, responsable sécurité SNCF.
Pendant trois mois, 450 ouvriers vont remplacer près de 60 000 tonnes de traverses et 70 000 tonnes de ballast. Ce chantier qui s’étend sur 35 kilomètres du sud de Limoges jusqu’à Bersac au nord va couter 50 millions d’euros sur une ligne qui avait besoin d’un gros lifting.
"Sur cette ligne, il y a un schéma directeur qui a été engagé en 2018, qui vise à investir 1,6 milliards d'euros dans le renouvellement. Il y a des travaux pour 250 millions d'euros de modernisation qui viennent s'ajouter. Il y en avait besoin, mais les choses ont été engagées et on a déjà investi plus des deux tiers de cette somme.", explique Mathieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau.
Dernières vérifications, tout se joue au millimètre près, car dans quelques heures les ouvriers devront libérer la voie pour laisser la place aux trains de voyageurs.