Le professeur Alain André Franco donnera une conférence le 7 septembre à Limoges dans le cadre d’un congrès international sur les personnes âgées. Selon lui, le Limousin est le bon exemple de la région dans laquelle il fait bon vieillir.
Du 6 au 8 septembre 2021, Limoges accueillera le congrès du réseau international Amérique Latine, Afrique, Europe, Caraïbe (ALEC), sur le thème « les aînés dans le monde du XXI ème siècle ». C’est dans ce cadre que le professeur Alain André Franco donnera une conférence sur le thème « écosystème territorial du bien vieillir ».
Le bon exemple du Limousin
Selon ce professeur honoraire de médecine interne, qui a longtemps enseigné la gérontologie et la gériatrie, «la ville idéale pour les personnes âgées est celle qui permet de se déplacer très facilement, sans trop de circulation, avec des passages piétons et des feux qui ne bougent pas trop vite, des bancs, des toilettes publiques et des magasins pour s’approvisionner à moins de 15 minutes de chez soit ».
Une description qui ressemble à s’y méprendre à certaines cités limousines. A Limoges, on peut en outre se cultiver très facilement grâce à la BFM et profiter d’un agenda des spectacles très fourni.
La santé joue un rôle très important dans le « bien vieillir ».
Limoges est connue pour son pôle gériatrie et est très avance sur la psychiatrie du vieillissement ou la télémédecine.
Notre région serait donc idéale pour prendre sa retraite, et le professeur Franco a du mal à comprendre pourquoi les personnes âgées se précipitent toutes sur la côte méditerranéenne : «Le bord de mer n’est pas structuré pour les aînés, à moins d’avoir une très bonne retraite. »
Discrimination
Dans sa conférence, le médecin abordera le thème de l’âgisme, c’est à dire la discrimination anti-vieux qui conduirait certains d’entre eux à la dépression.
De fait, ils sont de plus en plus productifs quand vient l’âge de la retraite : «Ils participent à la vie politique des villages, animent les associations, aident leurs enfants dans le besoin, et 20% des créateurs de start-up sont des retraités ».
Les vieux ne peuvent plus louer une voiture au delà de 75 ans, et les banques ne leur prêtent plus d’argent pour refaire le toit de leur maison au delà de 70 ans. Il est très désobligeant pour de demander à ses enfants de garantir un prêt.
Le professeur Franco milite donc pour que ce type de discrimination cesse.
Ecosystème
Il souhaite aussi voir les différentes organisations s’occupant du 3e âge se structurer en écosystème, pour faire remonter leurs besoins plus facilement et se faire entendre auprès des autorités : « Il s’agit d’organiser les besoins et la demande par la base. Tout le contraire d’une organisation pyramidale à la française. Je ne veut pas expliquer quelle forme pourrait prendre cet écosystème. C’est à chacun de l’imaginer ».
Il s’agirait donc d’un système alternatif, une sorte d’économie sociale et solidaire.