A Vicq-sur-Breuilh, le musée Cécile Sabourdy décroche l’appellation Musée de France, décerné par le Ministère de la Culture. Cette structure dédiée aux arts naïf, brut et singulier devient la douzième en Limousin à obtenir ce titre.
Après le musée Adrien Dubouché, celui des beaux-arts de limoges, le musée d’art contemporain de Rochechouart, le musée Cécile Sabourdy de Vicq-sur-Breuilh fait désormais partie des 1220 en France et des douze en Limousin qui bénéficient de l’appellation Musée de France.
Une distinction difficile à obtenir car il faut démontrer l’importance des collections pour le patrimoine français. "On est fier. C’est la qualité de nos collections et des artistes qu’on expose qui est reconnue. L’art brut, naïf et singulier, c’est une pratique très atypique, connue mais parfois déconsidérée", explique Stéphanie Birembaut, directrice du musée.
Depuis sa création il y a plus de 15 ans, le musée a toujours tout mis en œuvre pour un jour, la décrocher.
Obtenir cette appellation Musée de France dans le monde rural, pour nous c’est le signe que les musées ont leur place partout. On est peu nombreux donc c’est un challenge."
Stéphanie Birembaut, directrice du Musée et Jardins Cécile Sabourdy
"Musée de France", c’est une reconnaissance pour les cinq salariés de la structure. C’est aussi un sésame pour assurer la pérennité de leur budget annuel de près de 190 000 euros. Grâce à ce label, le musée pourra répondre à des appels d'offres spécifiques, réservés aux "musées de France" avec des enveloppes à la clé pour la scénographie, les acquisitions, ou encore l'engagement de personnel qualifié.
Trois fois par an, il participera à des commissions scientifiques pour défendre une oeuvre ou un artiste dont il voudrait faire l'acquisition."C'est très utile pour nous, cela pourrait nous permettre d’acquérir des œuvres de Le douanier rousseau car pour cet artiste, il faut pouvoir sortir plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les financements qui résultent de ces commissions viennent de la Région et de la Drac, ils peuvent être très importants", explique la directrice. "Cela permettrait d'acquérir des œuvres ou d'en restaurer. Ce qu’on envisage, pour le moment, c'est d'investir dans des découvertes, des artistes obscurs, pas présent sur le marché de l’art."
"Musée de France", un graal pour redorer l’image de l’art naïf dont la peintre Cécile Sabourdy était une des ambassadrices. Une distinction qui tombe à point, au moment où la structure se développe. Elle prévoit des travaux d’agrandissement en 2025. Une nouvelle pièce dédiée à l’art brut, une autre dédiée à la médiation, un atelier technique, de plus grandes réserves, devraient changer le visage du lieu.
Aux côtés de l’équipe du musée, il y a Joëlle, bénévole de la première heure, émue par cette nouvelle.
C'est à la fois une ouverture sur l’art naïf, singulier, brut qui n’est pas connu, et une ouverture sur les autres. Moi, qui suis très curieuse, je me trouve ici dans mon élément.
Joëlle Roques, bénévole du Musée Sabourdy
L’an dernier, le musée a passé la barre des 11 000 entrées. Avec son nouveau statut, il espère attirer encore plus.