Un temple franc-maçon aurait été découvert en octobre 2016 sous l'ancienne bibliothèque de Limoges, rue Haute-de-la-Comédie. Selon certains, c'est ici que la franc-maçonnerie aurait vu le jour mais ce serait une simple légende pour des experts du patrimoine ou de la franc-maçonnerie.
Le mot "franc-maçonnerie" désigne un ensemble d'espaces de sociabilité sélectifs ainsi qu'un mouvement philosophique. La sélection des membres se fait par cooptation. Des rites initiatiques se déroulent dans des lieux tenus secrets.
La découverte de ce supposé temple maçonnique, il y a quelques semaines, sous l'ancienne bibliothèque municipale de Limoges, en face de l'Opéra-Théâtre, a fait couler beaucoup d'encre jusque dans la presse nationale et même internationale. Le propriétaire de l'ancienne bibliothèque municipale de la rue Turgot à Limoges a en effet découvert les vestiges de ce qui avait été présenté comme l'un des premiers temples maçonniques de la ville. Un temple qui serait tombé dans l'oubli.
Mais aujourd'hui, cet endroit interpelle les spécialistes. Ainsi, pour l'Association "Renaissance du vieux Limoges", il existait bien un local maçonnique sur cette parcelle, mais en 1806. Or, l'immeuble sous lequel se trouve cette salle daterait de 1898. De plus, le bâtiment initial a brûlé en 1809, avec le fameux temple maçonnique.
La société archéologique et historique du Limousin est tout aussi dubitative. Ainsi dans l'un de ses bulletins, la SAHL écrit :
Un article paru dans la presse régionale, puis repris au plan national, fait état de la découverte d’un « temple maçonnique » dans les sous-sols de l’ancienne bibliothèque municipale. Il n’en est malheureusement rien. Si la loge des « Amis réunis » a effectivement tenu ses assises dans l’ancien couvent des Récollets de Saint-François qui occupait l’emplacement de l’ancienne bibliothèque, les vestiges du couvent ont entièrement disparu lors de la construction de 1896. Les structures découvertes correspondent aux fondations sur radier, système constructif très utilisé à Limoges pour édifier des immeubles sur des terrains meubles (...).
Michel Laguionie, historien de la franc-maçonnerie, émet des doutes et confirme : pour lui, la salle est trop étroite pour permettre les déambulations lors des réunions maçonniques.
Quant au propriétaire des lieux, il ne souhaite ni répondre à nos questions ni ouvrir les portes de cette salle pour nos caméras, entretenant ainsi le mystère... Un mystère qui pourrait profiter à un projet plus commercial qu'historique, selon certains détracteurs.