Dans les rassemblements anti-pass sanitaire, des manifestants se montrent de plus en plus agressifs vis-à-vis des médias. Un comportement dénoncé par les journalistes et désapprouvé par d'autres partisans du mouvement.
Dans un article précédent, nous avons relaté l'agressivité avec laquelle des journalistes de France 3 Limousin ont été pris à partie par des manifestants anti-pass sanitaire lors du rassemblement du 18 septembre dernier à Limoges.
Des manifestants de plus en plus virulents
Comme en atteste Sébastien Dubois, du Syndicat National des Journalistes à Limoges, certains manifestants se montrent de plus en plus virulents à l'égard des médias dans ces rassemblements "Ca va être des petits crachats, des insultes, dites à voix basse ou en groupe. Ca va être aussi parfois des menaces ou des propos pas très corrects tenus sur les réseaux sociaux qui sont envoyés avant ou après les manif."
Soutien à nos consœurs et confrères de @F3Limousin, victimes d'intimidations et d'insultes pendant un reportage.
— SNJFTV (@SNJ_FTV) September 20, 2021
Inacceptable! Ne laissons pas piétiner la liberté d'informer! ??
Agression d'une équipe de France 3 lors d'une manifestation à Limoges https://t.co/Y99qX5vBNO
Pour quelle raison cette tension vis-à-vis des médias monte-t-elle en puissance au fil des manifestations ? La réponse d'un sociologue.
"La presse a besoin d'avoir des informations nouvelles, explique Martin Thibault, maître de conférences en Sociologie à l'Université de Limoges. Si les choses se répètent de manière à peu près cyclique et qu'en même temps chaque semaine il y a un peu moins de manifestants, on va avoir l'impression qu'on est de moins en moins digne d'intérêt, donc on se retrouve avec des manifestants qui ont des frustrations plus importantes, donc ça peut susciter ce type de tensions, d'altercations, où l'on perçoit les journalistes comme des opposants."
Une agressivité contre productive
Tous les manifestants ne s'identifient pas à ce genre de comportement. Et certains dénoncent cette agressivité dans laquelle ils ne se reconnaissent pas et à laquelle ils ne veulent pas être associés.
La violence desservira toujours le message
"La violence sera un message qui sera toujours plus facilement relayée par des grands médias que le pacifisme", analyse cette manifestante de la première heure, qui aujourd'hui se demande si elle fera partie des prochains cortèges. "Des gens qui sont fermés au dialogue et qui ne prônent que la violence n'ont rien à faire dans la manifestation et si la manifestation doit être représentée par des gens comme ça, je ne m'y associerais pas."
Limoges et ailleurs
Limoges n'est pas la seule ville à être touchée par le comportement inapproprié de certains manifestants vis-à-vis des équipes de journalistes venues relater le mouvement des anti-pass sanitaires.
A Paris, Marseille, Belfort, des journalistes de France 2, de l'AFP, de RTL, de BFM, de France Bleu ont aussi été injuriés, ou menacés.
A Guéret, les locaux du bureau d'information de proximité de France 3 Limousin a également été la cible de tags défiants les médias.