Du XIIe siècle à nos jours, des milliers de pages retraçant l’histoire de Limoges sont désormais consultables sur internet depuis cette rentrée 2021.
Depuis quelques semaines, près de 7,5 kilomètres linéaires de documents sont désormais consultables en ligne sur archives.limoges.fr.
Du Moyen-âge au XXIe siècle, on peut notamment y dénicher des registres d’Etat civil, de recensement, des fonds iconographiques (plans de ville, photos, cartes postales…), des archives privées déposées par des particuliers, syndicats, associations…
Depuis 2015, les 12 membres du service des archives de Limoges se sont attelés à cette tâche ardue : classer, conserver, numériser pour mettre en valeur et faire connaître du mieux possible ce patrimoine commun.
La numérisation c’est primordial, il faut arrêter de manipuler les originaux car ce sont des documents précieux, fragiles…
Nous avons un outil spécifique avec un faisceau lumineux qui scanne sur la page. Pour ne pas écraser la reliure des documents, nous avons un plateau qui peut s’ouvrir. Pour les photos, cartes postales, je peux en numériser 10 en même temps, c’est très pratique.
Des milliers de documents numérisés
Rien qu’en 2019 et 2020, 204 registres d’Etat civil recensant naissances, mariages, décès ont été numérisés par les archives de Limoges, soit près de 251 000 pages.
Des ouvrages rares comme le Cartulaire du consulat de Limoges peuvent être consultés. Un document écrit du XIIe au XVIe siècle qui renseigne sur les premières institutions de la Ville Haute, le Vicomte de Limoges, l’abbaye de Saint-Martial, les riches marchands. Un texte écrit en occitan, la langue vernaculaire parlée tous les jours au Moyen-âge.
Le service des archives propose également de redécouvrir notre patrimoine à l’instar du Cirque-Théâtre de Limoges au XXe siècle. Situé près de la place de la République, il était doté d’un vestibule d’honneur, d’écuries, de loges des artistes et d’une grande salle pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes. Le maire Louis Longequeue décida de sa démolition en 1952.
Bien sûr, on ne peut pas tout numériser mais certains fonds devaient l’être. Le numérique ne remplace pas le rapport à l’original papier, cependant, c’est une possibilité extraordinaire de communiquer nos archives gratuitement vers l’extérieur.
Légalement, que peut-on consulter dans les archives ?
Toutes les archives publiques sont communicables de plein droit. En 2008, la loi révisée a permis aux chercheurs, généalogistes et particuliers de consulter les registres d’Etat civil dès 75 ans au lieu de 100 ans précédemment.
Il faudra attendre 75 ans après les faits, protection individuelle oblige, pour compulser les documents d’enquêtes de police judiciaire. Les informations liées au Secret Défense sont protégées pendant 50 ans. Pour des raisons évidentes de sécurité nationale, les dossiers sur les armes de destruction massive ne sont pas consultables.
Les archives départementales aussi…
Le service des archives départementales de Haute-Vienne a également entrepris de numériser une bonne partie de ses 25 kilomètres linéaires de documents. Près de cinq millions de pages sont visibles en ligne pour ce site qui a déjà totalisé 570 000 visites.
C’est essentiellement un public de généalogistes amateurs qui vient exploiter là des ressources liées à l’histoire familiale
Ces trésors de notre mémoire collective nous sont désormais accessibles, gratuitement, à portée de clic…pourquoi s’en priver ?