C'est le premier samedi depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macro. La tenue des prochaines législatives fait descendre dans la rue des milliers de manifestants contre l'extrême droite. Un appel national dans un contexte politique inédit, pour provoquer un sursaut démocratique à la veille d'un suffrage historique en France.
Ce week-end du 15 et 16 juin, un appel national des syndicats et associations à manifester contre l'extrême-droite a été entendu. A Limoges et Bellac en Haute-Vienne, Guéret en Creuse, Tulle et Brive en Corrèze, ils ont été des centaines à descendre dans la rue.
A deux semaines du premier tour des élections législatives anticipées en France, des citoyennes et des citoyens de tous âges ont tenu à manifester contre la perspective d'un Premier ministre du Rassemblement national au gouvernement.
Guéret, 650 personnes environ dans la rue
Pour l'intersyndicale, les résultats du suffrage des élections européennes le 9 juin a déclenché "un véritable séisme politique, qui oblige le monde du travail, les organisations syndicales et les citoyens à refonder d'urgence et de façon durable une nouvelle unité.
Au quotidien, dans ses programmes et dans ses votes, aussi bien au Parlement européen qu'en France, l'extrême droite prouve qu'elle est l'ennemie du monde du travail, de l'écologie, des droits des femmes, des libertés publiques et de la démocratie".
"Les gens disent ici qu'ils ont voté RN parce qu'ils sont mal ", estime cette citoyenne creusoise défilant à Guéret.
La plupart des gens ne sont certainement pas mauvais ni racistes, ils sont simplement malheureux, mais ils ne vont pas être plus heureux si le RN passe.
Une manifestante contre l'extrême droite à Guéret
Cet autre citoyen est partisan d'un vote obligatoire, que le vote blanc soit pris en compte et que "si on ne vote pas, on a une amende, parce qu'on doit se sentir concerné, citoyen" affirme-t-il.
À Limoges, plusieurs milliers de personnes
L'appel a été également entendu à Limoges. Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées au carrefour Tourny à 14h.
Le cortège est descendu vers la Mairie avant de remonter vers la place d'Aine et la place Denis Dussoubs direction la Gare. Un tour de ville qui s'est terminé sous la pluie.
Comédienne professionnelle, Sacha Faillet est présente dans ce cortège. Pour elle, il est important de ne pas laisser passer un parti "qui ne correspond pas du tout aux valeurs de la France, qui sont des valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité. C'est super important d'être contre toutes les formes de discriminations, de xénophobie et pour moi, c'est ça que le RN représente. "
"C'est important de dire aux gens de se réveiller, de ne pas laisser l'extrême droite passer, c'est une vraie menace à l'heure actuelle", poursuit-elle.
Pendant très longtemps, c'était quelque chose qu'on nous vendait comme un truc lointain, mais là ça peut être demain.
Sacha FailletComédienne, 29 ans
Les jeunes sont présents. Ils et elles se disent inquiets des résultats des législatives. Comme Paul Lasserre, professeur de français : "on a envie que la société évolue et non pas qu'elle régresse".
Ce sont des valeurs de solidarité, de fraternité, d'égalité qui nous permettront d'avancer, non pas en étant clivés mais tous ensemble en société
Paul LasserreJeune professeur de français
A 87 ans, Jacqueline, retraitée, tenait à braver la pluie pour défiler "pour soutenir la gauche"
J'ai vécu la guerre 39-45 alors pour moi le Front national c'est non, c'est triplement non
JacquelineRetraitée, 87 ans
Jean-Loup Marfaing aussi manifeste. Comme il a manifesté contre les récentes réformes. Il reconnait être un déçu de la gauche, mais pense que ce prochain suffrage est un rendez-vous essentiel. "Je suis antifasciste depuis toujours et ces élections à venir sont cruciales, il faut absolument que le Front populaire gagne...", espère-t-il.
Ceux qui veulent essayer le RN c'est qu'ils manquent de culture politique
Jean-Loup Marfaing, retraité 75 ansRetraité, 75 ans
Des jeunes paysans de la Confédération paysannes défilaient également dans les rues de Limoges pour une autre vision de l'agriculture que celle du programme du Rassemblement national.