Les organisations syndicales du Limousin votent contre la nouvelle carte scolaire à l’unanimité, la grogne continue

La nouvelle carte scolaire présentée par l’inspection académique de Limoges prévoit 23 suppressions de postes dans le premier degré. Le détail sera annoncé ce jeudi matin, et les syndicats ainsi que les parents sont vent debout contre ces annonces.

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« Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu une carte scolaire aussi dure ! », s’exaspère Marie-Mélanie Dumas, du syndicat SNUIPP-Fsu 87, à l’issue de la rencontre avec l’inspection académique ce mercredi. « Le ministère veut des effectifs de 24 élèves en grande section (CP et CE1), mais il ne donne pas de poste en face, c’est inadmissible » s’indigne-t-elle. « Il veut dédoubler les classes de grande section dans les réseaux prioritaires sans donner les postes » égrène-t-elle.

La Haute-Vienne est très mal lotie en termes de remplacement et de taux d’encadrement. La moyenne en termes de classes non remplacées par jour dans ce département, c’est une vingtaine. De l’aveu même de la rectrice, il faudrait créer 47 postes, rien que pour la Haute-Vienne, pour rattraper son retard de taux d’encadrement (c’est-à-dire d’enseignants devant élèves). La moyenne d’effectif idéal pour faire classe dans de bonnes conditions, argumente la syndicaliste, c’est 20 élèves.

Les suppressions confirmées

Mais face à la levée de bouclier, l’inspection académique persiste et signe avec la nouvelle carte scolaire. 

Pour rappel, 11 postes d’enseignants vont être supprimés en Haute-Vienne, 7 en Corrèze, 5 en Creuse. Des postes supprimés dans le premier degré. « On perd des postes alors qu’il y a de plus en plus d’absences non remplacées, on ne voit pas comment on va faire avec moins », s’inquiète Solène Marche, du SNUIPP-FSU Creuse. « Avec ces suppressions annoncées, on s’attend à ce que la situation se dégrade, car quand on dit qu’on en supprime, ça va être une réaction en chaîne. Cela va engendrer des classes multi-niveaux », prévient la syndicaliste.

 

Connait-on, ce mercredi soir, les écoles concernées précisément par les suppressions ?

 

Pour l’instant, on ne sait pas, où les coupes vont intervenir. Et c’est bien cela qui ajoute à l’angoisse et à la colère des parents d’élèves, mais surtout des organisations syndicales.

Une réunion à l’inspection académique doit avoir lieu ce jeudi matin. Et c’est là qu’on saura le détail.

 

Des parents d’élèves mobilisés depuis plusieurs semaines devant les écoles

Au nord de la Haute-Vienne, la colère couve, à Arnac-la-Poste par exemple, ou encore à la maternelle de Bessines-sur-Gartempe.

Au sud de la Haute-Vienne, à Châteauneuf-la-Forêt et Neuvic-Entier, la peur d’une suppression de poste affole tout le monde.

Ce jeudi matin, des parents d’élèves se mobilisent devant l’école Victor Hugo à Limoges pour dire stop à ces coupes. La preuve que la colère gronde.

 

 

Des suppressions justifiées par la démographie ?

Du côté de l’inspection académique, il y a toujours l’argument de la baisse démographique qui finit par agacer les enseignants. Pour l’adjoint de l’inspectrice académique, il y a moins de naissance, donc moins d’enfants à scolariser.

Problème, en Limousin, l’Éducation nationale ne cesse de supprimer des postes. Sans oublier la problématique des absences non remplacées, et les brigades de remplacements réduites de moitié. En Creuse par exemple, « sur 60 remplaçants, il n’y en a plus que 30 de disponibles", affirme Solène Marche du Snuipp FSU 23.

En septembre dernier, affirment les syndicats : « La Creuse a connu 30 classes fermées faute d’enseignants ». Les syndicats parlent d’une gestion comptable.

 

Un vote attendu sur ce sujet ce jeudi

Un vote doit intervenir ce jeudi matin sur la carte scolaire et d’ores et déjà les syndicats enseignants annoncent qu’ils voteront contre à l’unanimité. Le mois de février va être émaillé de plusieurs réunions avec des élus, notamment pour se mettre d’accord sur la nouvelle carte scolaire.

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