Alors que le débat sur l'obligation vaccinale des soignants occupe le devant de l'actualité, direction l'EHPAD du Mas Rome à Limoges. Un établissement exemplaire : 98 % des agents sont aujourd'hui vaccinés contre le Covid. Une démarche volontaire et solidaire.
Ici, les 88 résidents sont tous atteints de la maladie Alzheimer, des personnes extrêmement fragiles. L'EHPAD du Mas Rome à Limoges a d'ailleurs payé un lourd tribut à la crise du Covid : 3 foyers d'infection (clusters), 13 victimes parmi les résidents, du personnel contaminé, dont certains agents qui ont dû être hospitalisés.
Aujourd'hui, l'établissement est un modèle en terme de vaccination : 98 % des agents ont reçu les deux injections du vaccin anti-covid. "Depuis le début de l'année, nous avons beaucoup échangé, discuté avec le personnel. Nous avons tenu des réunions sur le rapport bénéfices/risques du vaccin. Nous avons proposé une vaccination sur place, ce qui a eu un effet de groupe, une stimulation" se félicite Olivia Merle, médecin coordinateur.
Cette vaccination quasi-totale a permis de rouvrir l'établissement aux familles. Une réouverture progressive, certes, mais depuis début juillet, les familles peuvent rester autant de temps qu'elles le souhaitent, les résidents dont la couverture vaccinale est complète peuvent sortir pour voir leurs proches. L'EHPAD a pu également reprendre les repas collectifs ou encore les animations, par petit groupe et toujours dans le respect du protocole sanitaire : gel hydroalcoolique, masques, distanciation...
"C'est un travail de longue haleine", précise Martial Portefaix, responsable du pôle Séniors du CCAS de Limoges. "Sur l'ensemble de nos établissements, c'est-à-dire les 4 EHPAD et les 3 résidences-autonomie, nous atteignons 84 % d'agents vaccinés". Un record si on compare ce taux avec le taux national : en France, 60 % des agents des EHPAD et des Unités de Soins longue durée ont reçu une première dose, et 50 % la deuxième.
"J'ai peur des effets secondaires"
Bernardo Ambrosio, lui, refuse cette vaccination. "J'ai trop peur des effets secondaires", explique le cuisinier de l'EHPAD du Mas Rome. "Dans 10 ans, j'aurais peut-être des problèmes de santé, alors on me dira que c'est à cause du vaccin". Originaire d'un pays d'Afrique, il nous confie également ne pas suivre les recommandations de prévention lorsqu'il part en voyage, comme la prophylaxie contre le paludisme.
Afin de continuer d'assurer la sécurité de ses collègues et celle des résidents, il devra se soumettre à deux tests antigéniques par semaine. Une aide-soignante de l'établissement, ayant elle aussi refuser la vaccination, devra faire de même.