52 personnes s'étaient portées volontaires pour analyser leur taux de glyphosate dans les urines le 13 mai dernier à Limoges. Des tests réalisés sous contrôle d'huissier et analysés par un laboratoire indépendant. Les résultats sont tombés ce jeudi 6 juin : tous les cobayes sont positifs.

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Nous sommes tous au-dessus du seuil : de 0,3 à 3,50 mcg/l. Le seuil maximal autorisé dans l'eau potable c'est 0,1 mcg/l. Martine Laplante, association Les Amis de la Terre

Ils étaient 52 cobayes, 28 hommes et 24 femmes à s'être prêtés à ce test le 13 mai dernier à Limoges. Ils sont tous au-dessus du seuil admis de 0,1mcg/l de glyphosate dans l'eau potable. Des « pisseurs involontaires », comme ils se nomment eux-mêmes, soumis à un protocole très strict, afin de réaliser ces prélèvements. Une démarche citoyenne entreprise au niveau national pour montrer la présence des pesticides dans notre alimentation et notre corps, portée en Haute-Vienne par le collectif Glypho 87 (Les Amis de la Terre, Nous voulons des coquelicots, Saint-Junien environnement, Limousin Nature Environnement, Alternatiba...).
 

La bière incriminée ?


Selon Les Amis de la Terre, l'association qui a récupéré les résultats de ces analyses urinaires, la bière pourrait aussi être incriminée. "Dans les tests, nous avons un couple avec une femme qui ne boit pas de bière à 0,70 mcg/l et son compagnon qui lui en boit à peu près de 2 mcg/l. Il semblerait que ce soit dû au houblon contenant du glyphosate" lance Martine Laplante des Amis de la Terre.

Si vous avez un toxique qui imprègne très largement une population, même si les effets sont relativement rares, on peut s'attendre à des dégats. On veut montrer que la contamination au glyphosate est effectivement très large et que les autorités sanitaires ne jouent pas leur rôle. Pierre-Michel Périnaud, médecin et président d'"Alerte des médecins sur les pesticides"

Un rapport parlementaire de 155 pages a été rendu le 16 mai dernier mais il ne tranche pas sur la question de ce pesticide controversé. Le glyphosate est classé cancérogène probable pour l'homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une institution qui relève de l'Organisation Mondiale de la Santé. Les agences d'évaluation européenne, française ou américaine sont elles, plus modérées sur la question de cet herbicide. Ces dernières études sont contestées par un médecin limougeaud, Pierre-Michel Périnaud, président d'"Alerte des médecins sur les pesticides": "Tout est une question de méthodologie, contrairement au CIRC, les agences sont prisonnières de données fournies par des industriels et jugent essentiellement là-dessus".
 

Soupçons de fichage illégal par Monsanto


En mai dernier, le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire concernant des soupçons de fichage illégal par Monsanto, « triant » des personnalités politiques et des journalistes, entre autres, suivant leur position sur le glyphosate. Le groupe agrochimique Bayer qui avait fait l'acquisition du géant américain Monsanto l'an dernier avait alors présenté ses excuses.
Tous les tests urinaires pratiqués en France montrent la présence de glyphosates © Nicolas Chigot

Une plainte bientôt déposée en Haute-Vienne


D’autres tests urinaires ont été réalisés dans des régions de France. Dans les mêmes conditions, ils ont également tous révélés la présence de glyphosate. Le collectif Glypho 87 compte dans les semaines à venir porter plainte au tribunal de Limoges contre les fabricants de glyphosate et ceux qui en ont autorisé sa vente, comme l'Union Européenne.
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