Des places, il y en a, en revanche les volontaires sont de plus en plus rare pour devenir professeur. L'Education nationale a d'ailleurs repoussé les dates d'inscription au concours pour attirer de nouvelles candidatures. Le Limousin est nettement moins touché que d'autres académies, mais la rectrice s'est tout de même rendue aujourd'hui auprès des élèves enseignants pour les soutenir dans leur parcours.
Une opération séduction pour la rectrice de l'Académie de Limoges. Elle s'est invitée dans la formation de futurs enseignants pour échanger avec eux et leur assurer qu'ils avaient choisi la bonne voie.
Car le métier n'est plus valorisé dans la société. les étudiants en sont bien conscients.
"J'étais très bonne élève et on me disait : enfin Alizée, tu ne vas pas faire maîtresse, tu peux faire mieux ! Et puis regarde le salaire, tu pourrais gagner plus ! J'ai persisté, je n'ai pas écouté ces enseignants, ou ces membres de ma famille qui me disaient ça" confie Alizée Berthonneau, étudiante en master 1 - Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation.
"Pourquoi tu veux faire ça ? c'est beaucoup de travail pour un salaire quand même dérisoire. C'est un métier de vieux, c'est pas attrayant pour les jeunes", des réflexions également entendues par Mikaël Galot, étudiant lui aussi.
Un salaire peu attractif
Ces jeunes professeurs-là n'ont pas de doute. Ils n'ont pas encore le concours, mais sont déjà en stage dans des classes. Un point, cependant, revient dans leurs préoccupations: le salaire.
"Aujourd'hui avec un bac+5 en mathématiques, il y a énormément de portes qui s'ouvrent, énormément de débouchés avec des salaires souvent plus importants que ceux qui sont proposés dans l'enseignement. Pour les anciens camardes que j'ai eu dans ma scolarité, ça a souvent été un gros frein pour le métier du professorat" confirme Charlotte Parcelier, étudiante en master 2 - Mathématiques.
Comment enrayer la crise des vocations ?
Pour l'Education nationale, l'enjeu est de d'enrayer la baisse des vocations. La revalorisation des salaires, 2000 euros net par mois, à la prochaine rentrée, tombe donc à point nommé.
"C'est un argument important puisqu'on le sait, quand on interroge justement les potentiels candidats qui ne se présentent pas, c'est souvent en raison du salaire. Ce qu’il faut surtout dire, c'est que c'est un métier qui a du sens, qui est noble et utile. Rien que ça, c'est à considérer", confie Carole Drucker-Godard, la rectrice de l'Académie de Limoges.
Rémunération d'une part, image du métier de l'autre. L'éducation nationale veut, de nouveau, séduire. L'école du professorat de Limoges accueille chaque année 700 élèves, elle espère en attirer davantage à l'avenir.