Limoges : les emplois perdus et gagnés ces dernières années

Cette dernière décennie, la démographie limougeaude a fait les frais de la perte de sa garnison militaire et de la régionalisation. Mais récemment, la capitale de l'ex-Limousin a candidaté pour accueillir la nouvelle unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile.

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Et si Limoges gagnait en population dans les prochaines années ? C’est en tout cas l’un des enjeux de sa candidature pour accueillir la quatrième UIICS (Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile). Trois autres villes de Nouvelle-Aquitaine se sont également positionnées : Houeillès, petit village du Lot-et-Garonne, Mont-de-Marsan dans les Landes et Pau dans les Pyrénées-Atlantiques.

À terme, cette nouvelle unité de lutte contre les incendies et de secours pourrait intégrer 565 militaires, de passage ou sédentaires, correspondant aussi à l’installation de nouvelles familles sur le territoire haut-viennois. De bon augure pour l’économie, le commerce et les services de l’agglomération de Limoges.

Stopper l’hémorragie

Pour la cité porcelainière, cette nomination pourrait stopper une hémorragie qui dure depuis plus de dix ans.

"Sur un plan économique, cela serait une compensation par rapport à tous les travers, toutes les misères, la perte des régiments, être délaissés au niveau de transports qui vont arriver, cela serait une reconnaissance de l'État par rapport à la reconnaissance du territoire, à son organisation", confie Émile Roger Lombertie, maire de Limoges.

En effet, le 1e juillet 2011 marquait la fin de l’armée dans la capitale de l’ex-région Limousin avec :

  • La dissolution du 15e Bataillon du Train
  • La dissolution de l’État-major de Force 4
  • Le transfert de la 3e Brigade Mécanisée transférée à Clermont-Ferrand.
  • La fin du service des Archives Médicales et Hospitalières des Armées, unique en France.

Au total, près de 800 emplois avaient disparu, entraînant le départ de près de 2 500 personnes du territoire (civils, militaires et leurs familles).

Ce déficit démographique considérable pour le Limousin, déjà en perte de vitesse niveau population, s’est amplifié avec le redécoupage de la carte régionale en 2016 et la création de la Nouvelle-Aquitaine.

D’après une étude réalisée à l'époque par un cabinet spécialisé pour la mairie de Limoges, rien que dans le secteur public ou parapublic, le bassin de Limoges aurait perdu 300 emplois, dont 94 postes de fonctionnaires partis à Bordeaux.

Des départs... et des arrivées

Quelques arrivées de fonctionnaires ont tout de même eu lieu sur l'ex-région Limousin, sans pour autant compenser ces départs successifs.

Si l'on remonte au début des années 2000, il y a eu l'installation du siège social du CNASEA (Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles) devenu l'ASP (Agence de Services et de Paiement pour les agriculteurs). À l'époque, plusieurs personnes avaient saisi cette opportunité pour venir s'installer dans la région avec leurs familles. Elle gère aujourd'hui près de 2 240 agents répartis sur 17 agences régionales.

Autre service délocalisé en 2018, la Commission de Contentieux des Stationnements Payants. Ils sont passés de 35 à près de 160 à Limoges.

Déconcentrer certains services parisiens dans les territoires ruraux, c'est également l'annonce faite par Gérald Darmanin, à l'époque ministre de l'Action et des Comptes publics, lors de son déplacement dans le département en 2019. Il avait spécifié la nomination officielle de Guéret et Limoges pour accueillir deux services déconcentrés de Bercy.

Ainsi, les effectifs du centre de gestion des retraites des fonctionnaires et le service chargé de leur rémunération ont été renforcés, avec une quarantaine de fonctionnaires supplémentaires entre 2020 et 2024.

Depuis 2020, Bercy a également délocalisé une vingtaine de fonctionnaires à Guéret au service d'appui à la publicité foncière.

Deux autres délocalisations ont aussi profité à Limoges avec le garage central de la Police et le service des cartes nationales d'identité.

Limoges, une population en baisse ?

Bien que Limoges soit la deuxième plus grande ville de Nouvelle-Aquitaine après Bordeaux, celle-ci continue de perdre des habitants.

Entre 2013 et 2019 (date du dernier recensement de l'Institut national de la statistique et des études économiques), Limoges a perdu en moyenne 0,5 % de sa population par an, soit plus de 4 000 habitants sur cette période. Avec 130 876 personnes, elle a enregistré son nombre d'habitants le plus bas depuis 1968.

Les prochaines statistiques officielles de recensement de l'INSEE ne tomberont qu'en 2027. À ces nouveaux chiffres, s'ajouteront peut-être les effectifs de la nouvelle Unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC) et leurs familles. Pour cela, encore-faut-il que la candidature de Limoges soit retenue parmi les trois autres pour l'accueillir. Réponse dans quelques jours.

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