Le musicien limougeaud Jean-Marc Lajudie se rappelle avec émotion de l'immense chanteuse Juliette Gréco, disparue mercredi 23 septembre et qu’il a accompagnée sur scène pendant 15 ans.
Depuis la disparition mercredi 23 septembre de l’artiste Juliette Gréco à 93 ans, ce sont près de quinze de souvenirs qui remontent à la surface dans la tête de Jean-Marc Lajudie, batteur et bandonéoniste.
Entre deux cours de musique, dans son école à Limoges, le musicien de 72 ans évoque ce jeudi 24 septembre :
Une grande perte pour la chanson française. Elle n’était pas qu’une interprète, elle était merveilleuse, dans l’esprit de Jacques Brel.
Jean-Marc Lajudie a accompagné Juliette Gréco du milieu des années 80 à la fin des années 2000. "C’est l’accordéoniste Marcel Azzola qui me l’a fait connaître. J’ai travaillé comme batteur remplaçant de Gérard Gésina. J’ai répété chez elle à Paris, dans la rue de Verneuil, la rue de Gainsbourg aussi et j’ai finalement parcouru le monde avec elle, du Chili au Japon".
"De la dentelle"
"J’ai pris énormément de plaisir à l’accompagner. Sur scène, c’était une grande pro. Jamais une erreur de texte. Quand je jouais avec elle, ce n’était pas de la batterie classique, on faisait de la dentelle, avec de très beaux arrangements" sourit-il maintenant.Le musicien Limougeaud parle aussi "d’une femme formidable dans les rapports humains" : "J’ai fini par faire partie de la famille qu'elle formait avec Gérard Jouannest (mari et pianiste de Juliette Gréco) et cotoyé une femme engagée aussi" ajoute-t-il.
Jean-Marc Lajudie garde un souvenir ému de son dernier concert à Limoges, à l’opéra, il y a 5 ans. "Elle était fatiguée mais toujours sur scène, à 88 ans. Ce fut sa tournée d’adieu d’une si belle carrière."