Limoges tient à rester une ville attractive pour les étudiants

Il fait bon vivre à Limoges, ce n’est pas du chauvinisme, c’est un classement qui le dit. Il y fait surtout bon vivre quand on est étudiant. Mais à la lumière de la situation sanitaire actuelle, la question est de savoir si la ville demeure toujours aussi attractive.
 

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Le classement de l’UNEF  (août 2019) est un rayon de soleil pour Isabelle Maury. L’élue en charge des relations avec l’université ne tarit pas d’éloges sur les atouts de la ville de la porcelaine. En plus des initiatives locales et culturelles, la conseillère municipale rappelle que "Limoges est la deuxième ville la moins chère pour le logement et la quatrième pour la mobilité. Une ville où le coût de la vie est l’un des moins élevés, (contrairement à certaines grandes métropoles) non négligeable lorsque l’on sait les difficultés financières de beaucoup trop d’étudiants".

Pour se loger dans "un studio de 20 m², il faudra débourser en moyenne 339 € par mois. Pour l’abonnement annuel aux transports en commun, la ville propose un tarif de 90 € pour les moins de 26 ans." 
 

Une université pluridisciplinaire

Que ce soit pour étudier à la fac de Lettres sur le campus Vanteaux, pour le Droit sur le campus centre ville ou pour les sciences sur le campus La borie, l’université de Limoges n’a pas à rougir de ses qualités. 2 000 étudiants supplémentaires accueillis en 10 ans, soit une augmentation de 9 % entre 2007 et 2018.

" Nous sommes une université pluridisciplinaire, qui permet chaque année à nos étudiants d’aller jusqu’au doctorat", martèle Christophe Bonnotte, Maître de conférence en droit public, mais surtout vice-président délégué de l’Université de Limoges.

Plus de 600 doctorants planchent d’ailleurs en ce moment sur leurs travaux de recherches. Des formations reconnues pour leur excellence dans les domaines des sciences dures, sciences de la vie, sciences humaines et sociales, par le CNRS, l’INRA, l’INSERM. En tout, l’Unilim compte cinq instituts de recherche fédérant vingt laboratoires et un laboratoire d’excellence.

"Nous prenons soins de nos étudiants. Nous ne sommes pas une université déshumanisée. Ce ne sont pas des anonymes. Nous les connaissons par leur nom, leur visage" se réjouit l’universitaire.

 


Se loger, se nourrir, mais à quel prix ?

Un enthousiasme que tempère néanmoins Lucas Berthomier, secrétaire général du syndicat étudiant FSE. "C’est vrai que cette ville est attractive mais l’ennui, c’est que tout augmente. Que ce soit pour la restauration ou le logement. A titre d’exemple, plus 5 euros en moyenne pour les logements, sans oublier la CVEC (contribution vie étudiante et de campus) qui a augmenté de 1 euro en 2019 et augmentera d’un 1 euro supplémentaire en septembre 2020".

A ce propos, le directeur du CROUS tient à rappeler que l'organisme ne peut pas être accusé de pratiquer des prix exorbitants. "Le CROUS loge 10 % des étudiants, dans ses 2400 logements sur l’Académie. Et le CROUS pratique des tarifs sociaux. Avec un parc de logements plutôt en bon état, compte tenu des investissements pour rénover le parc immobilier."

Pour Thierry Averty, le problème, "c’est le logement privé qui n’est pas à la hauteur des attentes des étudiants. Beaucoup d’entre eux se font avoir par des marchands de sommeil. Le CROUS récupère régulièrement des étudiants internationaux qui ont été lésés par leurs bailleurs."

Oui mais, "il y a aussi les tarifs de la restauration qui sont passés de 10 à 50 centimes en octobre" réitère le secrétaire général de la FSE. "C’est sans doute trop cher pour certains, mais ça reste des tarifs raisonnables", insiste le directeur du CROUS. Des tarifs sociaux établis par le Ministère des affaires sociales. 
 

"A Limoges, le CROUS compte sept lieux de restauration, au tarif social de 3,30 euros, entrée plat dessert, on ne peut pas dire que ce soit cher. » Thierry Averty signale cependant que ses services ont noté "une forte demande de repas avec un tarif réduit", reconnaissant à demi mot la précarité de beaucoup d’étudiants.  Mais rassure-t-il, "même à ce prix, on fait des efforts pour que le repas soit bon".

Pour le vice-président de l’université de Limoges, "dire que c’est le coût de la vie qui fait l’attractivité de l’Université de Limoges, c’est une mauvaise réponse, il faut mettre en face l’ensemble des services gratuits qui sont proposés par l’Université, la ville, la communauté urbaine, ou encore la région Nouvelle-Aquitaine".

La crise sanitaire n'a pas épargné les étudiants

La crise sanitaire a quelque peu changé la donne. "Avec le confinement, beaucoup d’étudiants se sont retrouvés sans revenus, insiste Lucas Berthomier. Et localement, il n’y a aucune aide pour les accompagner. Il n’y a qu’une aide de 200 euros mise en place par le gouvernement qui n’est pas suffisante. Et puis, en ce moment, il faut porter des masques pour circuler et le CROUS n’en fournit pas. Nous à la FSE Limoges, on a mis en place une distribution de masques gratuits, et on constate qu’il y a énormément de demandes. Ça montre bien qu’il y a un vrai problème, ils ne peuvent pas débourser 40 euros pour acheter une boîte de masques."

L’élue en charge des relations avec l’université rappelle à qui veut l’entendre que, "la ville est proche de ses étudiants, en cette période si difficile, nous nous sommes rapprochés de la direction de l’université pour proposer aux étudiants qui en ont besoin un masque qu’ils peuvent demander par le biais de la mairie". Ce que reconnaît le syndicat étudiant, pour lui "beaucoup d’étudiants en cité U n’en ont pas encore reçu".

Sur les 2 400 logements, " il y a eu 580 étudiants qui sont restés confinés dans leurs chambres" rappelle Christophe Bonnotte de l’université de Limoges. Et " les deux mois de confinement se sont plutôt bien passés", se félicite le vice-président de l’Université. "Les étudiants, notamment internationaux qui sont restés confinés en France, et qui ont perdu leur travail, ont pu être aidé par le service social, ce qui a représenté environ 400 euros par personne. Pour bénéficier de ces aides, il y a des commissions qui se réunissent trois fois par semaine, et on a remarqué que le nombre de demandeurs a doublé pendant la période de confinement, et les sommes allouées ont triplé."
 

La vérité, c’est que Limoges compte 40 % de boursiers, "ça nous met au niveau de Lille", rappelle Thierry Averty. "C’est un public étudiant en général modeste, voire très modeste, à l’image du Limousin, parce qu’ils viennent pour la plupart de la région".

Toutes les critiques sont possibles concède le vice-président de l’université mais, " l’université a acheté des ordinateurs, et des clés 4G pour permettre aux étudiants de suivre les cours et de préparer leurs examens durant la période de confinement. Une soixantaine d’étudiants pour les prêts d’ordinateurs, et 200 pour les clés 4G. Plus de 200.000 euros d’aides d’urgence ont été versés aux étudiants français et internationaux en difficulté, via le CROUS".

Sur l’attribution de ces aides, "les étudiants nationaux et internationaux ont été traités à égalité, sans discrimination". Avec ses 18 000 étudiants, l’université de Limoges compte le plus fort taux d’étudiants internationaux par rapport au nombre d’étudiants en général, "ce qui fait notre fierté".

A l’évidence, quand on écoute son vice-président, l’université de Limoges tient à son bon classement de ville attractive pour les étudiants.
 
 

Il y aura une rentrée universitaire en septembre

Les futurs étudiants qui valident depuis le 19 mai leurs candidatures via Parcoursup "n’ont pas d’inquiétude à avoir pour la rentrée prochaine", réaffirme Christophe Bonnotte. Aucune date n’a été fixée à ce jour, mais "il y aura une rentrée universitaire, la première semaine de septembre. Une rentrée hybride avec des cours en présentiel et d’autres cours à distance. Une rentrée évidemment particulière par rapport à la crise sanitaire, mais tous les cours seront assurés".


 
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