VIDÉO. Arbres remarquables, ces géants naturels à préserver

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À l'horizon 2050, le climat aura considérablement évolué en Limousin : plus chaud, mais aussi plus humide. (illustration).
Le Limousin, véritable poumon vert, regorge d'arbres remarquables tant par leur envergure que par leur âge. Mais ces arbres vénérés sont aussi souvent malmenés : urbanisation, sécheresse, leur santé peut être mise en péril. Exemples en Haute-Vienne. ©Isabelle Rio et Jean-Marie Arnal - France Télévisions

Le Limousin, véritable poumon vert, regorge d'arbres remarquables tant par leur envergure que par leur âge. Mais ces vénérables géants sont trop souvent malmenés : urbanisation, sécheresse... Leur santé est quotidiennement mise en péril. Exemples en Haute-Vienne.

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Par manque de connaissance et d'observation, l'état de santé des arbres qui nous entourent nous échappe. Peuvent-ils être malades quand nous les pensons en bonne forme et inversement ? C'est la question que nous nous posons à travers cette page environnement.

"Les arbres ont à faire à des pathogènes qui peuvent créer une maladie, mais en général quand on entend pathogènes des arbres, on entend champignons, insectes, virus et bactéries. Ces derniers peuvent causer des maladies, mais ce qui pose problème pour les arbres, ce sont surtout les problèmes mécaniques que cela engendre.", confie Lydie Debaëne, consultante arboricole.

Le hêtre, un monument affaibli

Au cœur de Limoges, il est un parc où trône fièrement un hêtre commun.

Il s'est épanoui au fil des décennies mais il commence à s'appauvrir, en témoigne son repli sur lui-même. "On a des rejets sur le tronc, des réitérations qui montent tout droit et sur certaines branches, des ramifications qui vont s'appauvrir".

En contournant ce géant à 360 °C, ces stigmates se dévoilent petit à petit. "C'est flagrant quand on recule car il y a pas mal de bois mort, des petits bois morts, des petites ramures qui sont en train d'être abandonnées par l'arbre".

Pendant des années, il a bénéficié d'une alimentation permanente en eau et gardait ainsi autour de lui une pelouse bien verte mais depuis, son environnement a bien changé.

"Quand on a réfléchi à éviter de gaspiller l'eau, on a coupé l'eau ce qui veut dire que cet arbre qui était alimenté depuis petit n'a pas été chercher bien loin son système d'arrosage. Son système racinaire s'est développé ainsi."

Mais un autre stress s'est ajouté. En creusant pour installer des spots lumineux, certaines de ses racines ont été blessées. "Ce sont des entrées faciles pour des champignons qui sont eux naturellement dans le sol. Les champignons rentrent dans l'arbre et mangent la lignine, la structure même de l'arbre."

En Haute-Vienne, le cas de ce géant naturel n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Pour autant, la baisse de vitalité n'est pas irréversible, encore faut-il que l'arbre ait le temps de s'adapter.

Vers la résurrection d'un chêne ?

Ce chêne a été élu le plus beau du département en dépit de nombreux stress subits. Sauvé de l'A20 par des associations, nous l'avions approché en 2017. Son envergure de 236 mètres cohabitait avec des capricornes, espèce protégée, jusqu'à ce qu'une coupe drastique l'ampute de cet habitat.

"Plus on a de vieux arbres, plus on a de diversité d'espèces au sein de ces vieux arbres. C'est pour cela que c'est important de préserver ces habitats."

"Si une erreur a été commise, c'est qu'on a supprimé le bois mort de cet arbre, ça va accélérer son stress. C'est une erreur de gestion qui peut être dommageable pour l'arbre."

L'autoprotection du tilleul

Ce tilleul est une preuve de la capacité d'adaptation des arbres. "Une partie du tronc s'est couchée, ça nous donne presque la perspective que cet arbre peut marcher".

Ce phénomène est appelé "principe d'antifragilité", il correspond à la réaction des arbres face à un choc, "des réactions chimiquement et mécaniquement plus solides que le bois."

L'humus qui se dépose dans son chaos intérieur enrichi ses branches qui feront sans doute d'autres racines dans une centaine d'années.

Chaque arbre va devenir indépendant, si on lui fiche la paix bien sûr.

Lydie Debaëne, consultante agricole

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