150 personnes se sont rassemblées ce samedi à Limoges "contre les violences policières et le racisme systémique". Une mobilisation nationale à l'appel de plusieurs partis de gauche (LFI, EELV) et de syndicats. Le PS et le PCF ont refusé d'y participer.
"Mohamed et Ayoub", "Nahel", "Enzo"... Une banderole accrochée à une grille du carrefour Tourny énumère les prénoms des personnes ayant trouvé la mort après un refus d'obtempérer depuis 2022.
Mobilisation faible
Les personnes rassemblées dans le calme entendaient dénoncer les violences commises par les forces de l'ordre, trois mois après la mort du jeune Nahel, à l'origine des émeutes qui ont secoué tout le pays cet été.
Manon Meunier, députée LFI de la Haute-Vienne, est venue apporter son soutien à la mobilisation. "Est-ce que vous monteriez dans un avion si on vous dit que 99% des pilotes sont fiables ? Non. Pour notre police, il ne faut pas non plus que l'on accepte d'avoir des éléments qui ne sont pas fiables. Il peut y avoir des violences policières, donc il faut que l'on mette cette question sur la table."
D'autres manifestants vont plus loin en dénonçant un "racisme systémique" au sein de l'institution policière. "J'ai vécu en région parisienne et le racisme dans la police, je l'ai vu, dans le métro, en surface, un peu partout.", pointe une manifestante retraitée.
Clément, militant au syndicat étudiant FSU, partage cet avis.
La mort de Nahel, ça n'est malheureusement pas le premier meurtre par la police. C'est quelque chose qui arrive souvent, donc ça n'est pas juste quelques bavures. Ça démontre un problème profond dans la police de racisme qui existe depuis des décennies.
Clément, militant FSUà France 3 Limousin
PS et PCF absents
La Fédération du parti socialiste de la Haute-Vienne a indiqué par voie de presse qu'elle ne se rendrait pas à cette manifestation. Une décision actée par son bureau national.
"Critiquer l’action de la police ne signifie pas être hostile à celle-ci. La défiance systématique n’est pas un programme", précise-t-elle dans son communiqué. Et d'ajouter : "Nous ne croyons pas à l’existence d’un racisme systémique au sein des forces de l’ordre".
Le PS annonce lancer, à l'automne, une convention nationale sur la sécurité, dans le but de "redessiner un pacte entre les forces de l’ordre et la population".