Les mois de mars et d’avril ont été parmi les plus secs des cinquante dernières années dans de nombreux départements en France dont ceux du Limousin. La pluie revient mais des agriculteurs s’inquiètent des stocks de fourrage déjà bien entamés pour les animaux.
Le Limousin est bien vert en ce début de printemps mais en regardant de plus près, l’herbe a peu poussé dans les prairies. Le fourrage séché, le foin est pourtant la base de l’alimentation des bovins du Limousin ce qui préoccupe de nombreux éleveurs comme Ioannès Knies, installé à Dompierre-les-Eglises, au nord de la Haute-Vienne.
On était très optimistes sur les récoltes à venir avec l’herbe qui repousse en février. Mais cela a nettement ralenti ce qui va poser un problème de stock.
Les précipitations ont en effet été très faibles en mars et avril dans plusieurs régions dont la Nouvelle-Aquitaine d’après Météo France à Limoges.
"Si on prend les cinquante dernières années, 2021 se classe au quatrième rang des mois de mars et avril les plus secs. On a un fort déficit de 55% par rapport aux précipitations habituelles" indique Olivier Mandeix, climatologue.
Neuf départements sont actuellement bien touchés par la sécheresse, pas en Limousin mais dans les Charentes ou dans le Gers où des arrêtés, toujours en vigueur ce 1er mai ont été pris pour réduire les prélèvements d’eau.
Justement Ioannès Knies aimerait agrandir une petite retenue d’eau sur son exploitation pour arroser les fourrages et sécuriser ses stocks. "On serait moins impactés par les aléas de sécheresse qu’on connait depuis trois ans" ajoute cet élu de la chambre d’agriculture qui indique que le projet ne fait pas l’unanimité chez les éleveurs à cause de l’impact sur l’environnement.
Pluie limitée
Pour faire face au manque de fourrage, certains éleveurs choisissent de vendre leurs vaches avant d'avoir terminé l’engraissage.
La profession doit continuer à trouver des solutions pour faire face à ce manque de fourrage car si des averses sont annoncées à partir de ce week-end et dans les jours à venir, les cumuls seront limités selon Météo France.
La tension sur la paille va donc rester encore importante et les éleveurs vont espérer plus de pluie jusqu’à cet été.