"On constate énormément d'accidents avec le gros gibier" : cette expérimentation doit permettre de réduire le nombre d'animaux tués sur les routes

Des piquets réflecteurs ont été installés cet été, sur les bords des routes de Saint-Just-le-Martel, en Haute-Vienne. Objectif : dissuader les animaux sauvages (sangliers, chevreuils) de traverser. Si l'expérience d'un an se révèle concluante, le département pourrait aménager d'autres secteurs.(Première publication le 27 août 2024)

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C'est une scène devenue malheureusement banale sur la route : apercevoir le corps inanimé d'un animal sauvage, sur le bas-côté, percuté par un véhicule quelques instants plus tôt. Pour enrayer ce phénomène, particulièrement courant en été, le conseil départemental de Haute-Vienne teste un nouveau dispositif pour réduire les collisions entre automobilistes et gros gibier.

"Si le nombre d'accidents baisse, nous l'étendrons peut-être"

À Saint-Just-le-Martel, plusieurs dizaines de piquets réflecteurs ont été installées au bord de la chaussée.

Le principe s'avère plutôt simple : disposés tous les vingt mètres, ces poteaux vont dévier la lumière afin d'éblouir et impressionner les animaux tentés de traverser. Ils permettent aussi de rappeler aux conducteurs le danger des collisions nocturnes et les poussent à ralentir. "C'est une expérimentation, indique Stéphane Destruhaut, vice-président du département en charge des mobilités. L'idée, c'est qu'on teste le dispositif sur une année. En fonction des résultats obtenus, si le nombre d'accidents baisse, nous l'étendrons peut-être. Pour l'instant, nous n'avons pas d'autres secteurs repérés."

"Des sangliers, des chevreuils, des renards, des blaireaux..."

Pour justement définir les zones à risques, le conseil départemental collabore avec la Fédération des Chasseurs de Haute-Vienne, où Antoine Chalus travaille en tant que technicien. C'est notamment lui qui a suggéré l'idée aux élus. "Sur certaines routes, il y a vraiment beaucoup de monde qui roule, explique-t-il. On constate énormément d'accidents avec le gros gibier, principalement. Des sangliers, des chevreuils, des renards, des blaireaux..." Selon lui, contrairement aux idées reçues, les forêts ne constituent pas les zones les plus dangereuses : "Là où il y a le plus de collisions, ce sont celles où il y a le plus de maisons et d'infrastructures. Toutes ces constructions forment des couloirs, ont un effet d'entonnoir qui oblige les animaux à passer par la route, toujours au même endroit."

Si la commune de Saint-Just-le-Martel a été choisie, c'est parce qu'elle constitue un secteur accidentogène, avec "une trentaine" de cas recensés par an. Cinq portions d'une dizaine de piquets ont été mises en place. "Ce ne sera pas forcément généralisé, assure Antoine Chalus. Le but, c'est juste de pousser les animaux à faire demi-tour à un endroit précis, pas de les « enfermer dehors » en équipant toutes les routes. Il faut respecter les corridors naturels. Ils doivent se déplacer librement pour retrouver la forêt."

Déjà mis en place dans d'autres départements comme le Lot ou la Haute-Loire, ces piquets réflecteurs présenteraient l'autre avantage de ne pas être dangereux pour les motards. "En évitant une nuisance, nous ne voulions pas créer un nouvel inconvénient, insiste Stéphane Destruhaut. Le matériau dans lequel sont construits les poteaux n'est pas un obstacle pour les deux-roues. En cas de choc, il n'est pas vecteur d'aggravation ou de dommages particuliers."

Entièrement financé par le conseil départemental, le coût de l'installation est estimé à trois-mille euros environ.

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