"On ne peut nous-mêmes pas circuler entre les brancards" : urgences engorgées, le "plan hôpital en tension" enclenché à Limoges

Un nouvel engorgement critique des urgences du CHU a suscité un droit d'alerte syndical en milieu de semaine. La direction du CHU a également répondu par un plan "hôpital en tension". Des mesures de nature à permettre de régler, temporairement, le problème.

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"Sur les jours de grande affluence, on ne peut nous-mêmes pas circuler entre les brancards. S'il y a une urgence dans un box, il faut prévoir comment y accéder. J'ai des jeunes collègues. Ils ont peur de faire des erreurs. Par exemple, administrer des médicaments à un patient à qui ils ne sont pas destinés. On a peur de se mettre en danger et de mettre en danger les patients"

Ce témoignage d'un soignant des urgences du CHU de Limoges souhaitant rester anonyme ne laisse pas de place au doute. Ce début d'année est, une nouvelle fois, marqué par un débordement des urgences. À tel point qu'en début de semaine, une quinzaine de patients ont passé la nuit du 02 au 03 janvier dans la zone d’accueil et d’orientation des urgences. Dans la foulée, le syndicat CFDT a émis cette semaine un droit d'alerte concernant l'ensemble du personnel des urgences. 

À lire aussi : "On ne peut pas effectuer des soins dans un couloir." Nouvelle alerte aux urgences de Limoges après une nuit difficile

Situation prise au sérieux par la direction qui a activé, mercredi 3 janvier, son plan "hôpital en tension". Des mesures pour absorber le nombre de patients aux urgences qui attendent un lit d'hospitalisation. "On renforce les équipes aux urgences en ayant recours à l'intérim sur des profils infirmier et aide-soignant. On a aussi invité les chefs de service à accélérer les sorties pour les malades hospitalisés et ainsi libérer des lits pour les malades des urgences. On diffère également les entrées de patients programmées", explique Jean-Christophe Rousseau, directeur général adjoint du CHU de Limoges.

Les raisons de l'affluence : le contexte épidémique avec grippe, Covid et gastro. C'est aussi une période de congés annuels qui implique la fermeture de certains lits pour permettre aux agents de prendre des vacances. Tous ces facteurs viennent s'ajouter à une activité qui devient structurellement très élevée. Les urgences ont ainsi enregistré plus de 46 000 passages en 2023. L'incendie qui a touché le bâtiment a par ailleurs malheureusement engendré la fermeture d'une dizaine de lits. 

"Ces démarches, c'est un peu comme des pansements sur une fissure. C'est temporaire. On place quelques personnes. Mais c'est un problème de fond. On n'a plus de lits d'aval. Tant qu'on ne les aura pas, la situation des urgences ne va pas s'améliorer", déplore David Combeau de la CFDT santé. 

La situation promet de rester tendue. La direction compte sur le retour des personnels en congés la semaine prochaine et la réouverture de plusieurs lits sur l'ensemble des centres hospitaliers du territoire, à Saint-Junien et Saint-Yrieix notamment, pour faire baisser la pression. 

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