"On ne sait pas ce qu’on nous reproche, mais ça va nous pénaliser": l’incompréhension des livreurs face à cet arrêté anti-stationnement

La ville de Limoges a annoncé, le 18 octobre dernier, avoir pris une mesure expérimentale de six mois, visant à interdire le stationnement, de manière prolongée, des livreurs coursiers de vente à emporter, dans 19 points de l’hypercentre. Ces derniers ne comprennent pas le pourquoi de cette décision, dont ils craignent les conséquences financières, quand la ville, elle, se justifie en disant avoir reçu de nombreux signalements de nuisances.

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Impossible de les rater. Ils sont, depuis la Covid, dans toutes les rues de Limoges, ou plutôt, dans toutes celles où l’on trouve des restaurants proposant la livraison, et plus encore, ceux proposant la vente à emporter. Ils, ce sont les livreurs coursiers, à scooter, à vélo, électrique ou non, en trottinette et même en patins !

"On travaille non-stop"

S’ils se sont tant multipliés, souvent sous le logo d’enseignes spécialisées, c’est que le consommateur s’est massivement tourné vers eux. Et on les voit dès tôt le matin, à partir de 8h, jusqu’à tard le soir, aux alentours de minuit, une heure. 

Un boulot très difficile et souvent mal payé. Et, justifient ces livreurs, s’ils se regroupent ainsi, c’est justement pour tenter de gagner plus. "C’est pénible, on travaille non-stop, du lundi au dimanche, de 8h jusqu’à minuit. On essaye de s’en sortir, mais on joint juste les deux bouts. Plus on est proche des restaurants, plus on peut prendre de commandes", nous a dit l’un d’eux. "Si on s’en éloigne, entre le temps de préparation, le temps de récupérer et le temps de livrer, forcément, on pourra livrer moins. Cela va forcément nous pénaliser."

"Il faudra juste qu’ils s’organisent différemment"

Pas tant que cela, répond Rémy Viroulaud, adjoint en charge des commerces à la ville. "D’abord, c’est une mesure expérimentale, qui va s’appliquer à partir du 4 novembre, pour les six mois à venir. Loin de nous l’idée de les empêcher de travailler. Il faudra juste qu’ils s’organisent différemment. Mais ils pourront toujours continuer à prendre livraison de leurs commandes, sur le principe du stop-and-go, quand ce sera prêt. Ils vont se redéployer, et cela va se faire naturellement."

Mais pourquoi avoir pris une telle décision ? L’adjoint avance un premier argument. "Les modes de consommation ont évolué, avec le COVID, et on est face à quelque chose qui ne peut que se développer. Donc il faut s’adapter, et anticiper un phénomène qui ne peut que s’accroître."

"Je pense qu’on gêne, plus qu’il n’y a de vraies nuisances"

Mais plus encore, à l’entendre, et à lire la communication de la mairie, la mesure aurait été prise par suite de nombreuses interpellations de riverains et de commerçants, signalant de supposées nuisances. "La mesure a été motivée surtout parce que nous avons reçu des signalements de nuisances, d’incivilités, liés aux regroupements de livreurs en centre-ville. Ces nuisances seraient très, trop nombreuses à vous citer, mais d’abord, il y a les bruits, les déchets au sol, des entraves à la circulation, des nuisances de toutes sortes autour de ces regroupements de livreurs."

Incompréhension chez ces derniers. "Pour l’instant, on n’avait pas eu le moindre problème avec les riverains, je ne sais pas ce qu’on nous reproche", nous dit l’un d’eux. "On ne comprend pas. On ne se bat pas, il n’y a pas de nuisances, on parle de tapage nocturne, mais il n’y a pas de problème", renchérit un autre. "En plus, on est beaucoup à vélo. Alors, je veux bien que certains parlent un peu fort, mais quand même. Je pense qu’on gêne, plus qu’il n’y a de vraies nuisances."

La mairie, elle, avance même que des riverains auraient dû s’excuser pour pouvoir rentrer chez eux, tant les regroupements gênaient l’accès aux habitations.

Quant à savoir si les problèmes ne seront pas juste déplacés, les livreurs devant finalement attendre parfois juste au coin de la rue, elle réfute. "L’idée n’est pas de déplacer le problème dans les zones autorisées, c’est juste le périmètre qui sera plus large. Il y aura un temps d’adaptation, et tout se fera naturellement."

La mesure entre donc en vigueur le 4 novembre, de 11h à 15h, et de 16 h 30 à une heure du matin, interdisant le stationnement prolongé des livreurs équipés de vélo, scooters ou motocyclette, dans les zones suivantes :

    • boulevard Louis-Blanc
    • place Haute-Vienne
    • rue Haute-Vienne
    • place des Bancs
    • rue des halles
    • place de la Motte
    • rue du Clocher
    • place Saint-Michel
    • place Étienne Pinchaud
    • place du Présidial
    • rue du Portail Imbert
    • rue Turgot
    • square Giraudoux
    • square Jean-Marie-Mace
    • rue Fitz-James
    • place de la République
    • rue Porte Tourny-rue Saint-Pierre
    • rue du Collège
    • place Wilson.

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