Les Cheminées du rock battent leur plein à Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne), jusqu'au samedi 10 août, au soir. Au programme pour cette dernière soirée : Black Bomb et Cartoon Machine, deux groupes qui font dans l’explosif. C’était d’ailleurs déjà le cas, ce vendredi 9 août, avec un groupe professionnel de Limoges : Weird Omen, un trio qui ne fait pas dans la dentelle.
Assis sur une chaise, cheveux noirs et quelques tatouages, Benjamin, Limougeaud de naissance, gratte quelques accords de blues sur sa guitare rouge. "Ce n'est pas du tout ce qu'on joue, j'aime bien jouer ça", avoue le guitariste. Quelques heures plus tard, sur scène, ce n'est effectivement pas du blues, mais du rock qu'il joue, un style sur lequel il se déchaîne avec ses deux compères.
Bienvenue dans l’underground, l'univers du groupe Weird Omen, un trio déglingué. Cuivre trash, reverb et fuz, ils puisent leur inspiration dans le rock garage. Les amateurs apprécieront tandis que les autres sont là pour découvrir.
"Ce qui m'anime moi, c'est le rock'n'roll depuis les années cinquante, ce qu'on appelle aujourd'hui le rock garage. Ce sont les groupes qui dans les années soixante répétaient et enregistraient des trucs dans leur garage, mais qui n'ont jamais été connus, contrairement aux Beatles, ou au Rolling Stones par exemple", détaille Fred, saxophoniste baryton du groupe.
Rock et liberté
Sur scène, le groupe transmet son énergie : de la rudesse dans une ambiance poisseuse, limite sombre. C'est un moyen d'exprimer leur frustration qu'à eux trois, ils ressentent. Ils connaissent la galère et ils le disent avec leurs mots, avec leurs sons. Mais loin du cliché de l'artiste maudit, c'est avant tout un moment de partage avec le public : "Nous, le Rock'n'roll qui nous anime, c'est plutôt un truc fun de fête, qu'un truc de révolution. On veut faire transpirer les gens, les rendre fous", explique Fred.
Le rock'n'roll qui nous anime, c'est plutôt un truc fun de fête, qu'un truc de révolution.
Fredsaxophoniste du groupe Weird Omen
L’écriture vient de la sonorité, de l'intensité pour se libérer et finalement s'émanciper. "On parle d'un sentiment intérieur. On évolue dans un milieu dans lequel ce n'est pas toujours facile. Quand je monte sur scène, j'ai envie de montrer que j'existe. C'est une colère. Mais, c'est une colère plus dans la façon de jouer, plus que dans ce qu'on raconte, confie Benjamin. C'est une façon de l'emmener différemment. Il y a un côté émancipateur dans ce style de musique. Moi, je recherche un peu de liberté dans ma vie. Faire de la musique m'a permis de me sentir plus libre."
J'ai envie de montrer que j'existe. C'est une colère. Mais, c'est une colère plus dans la façon de jouer, plus que dans ce qu'on raconte.
Benjaminguitariste du groupe Weird Omen
Le trio a beau être cabossé, il n'en oublie pas les racines, celles du rock, l'énergie de la liberté.