Fondé il y a trois ans à Limoges, le groupe Alma Flamenka présente cet hiver son nouveau spectacle "A la vuelta de la esquina". Et propose de s'initier, le temps d'un week-end, à cet univers où rythmes, sonorités et mouvements offrent un voyage dans la culture traditionnelle arabo-andalouse.
"Dans le flamenco il y a toutes les émotions possibles, ça peut être très joyeux comme très triste, très douloureux. Et le but c'est de faire passer ces émotions-là au public, donc c'est très théâtral finalement", remarque le danseur du groupe Alma Flamenka Laurent Eymat.
Intensité de la syncope
Le port de tête, la cambrure des reins, la souplesse du poignet qui enroule les phalanges en volutes tandis que les jambes battent le rythme vif ou lancinant, dans le flamenco les postures des danseurs sont intenses.
Traditionnellement les voix, la guitare et la rythmique portent cette danse qui raconte les états de l’âme andalouse. Fondé il y a trois ans, le groupe limougeaud Alma Flamenka ajoute le son d'une flûte traversière, qui insuffle de l'oxygène au cœur malmené par le rythme des palmas, ces mains qui claquent deux fois sur le temps, puis trois fois à contretemps.
Un rythme appelé syncope, un cœur qui s'emballe et s'égare. "Ça fait douze, compte la flûtiste Florence Aymeryc en accentuant les troisième, sixième, huitième, dixième et douzième claquements, donc ça peut complètement nous faire partir dans des horizons incroyables".
Les sources du rythme
Pour accompagner ce cœur qui bat de joie ou de peine, le flamenco multiplie les sources de rythme, de percussion : cette guitare rythmique qu'on nomme la pompe, le chant clair du marteau des forgerons, le talon ou la pointe du pied des danseurs, chaussés de zapateos, et la large palette du cajon. "Il est issu des caisses de fruits qui étaient utilisées par les esclaves en Amérique du Sud. L'usage en a été détourné pour en faire un instrument qui s'est amélioré petit à petit avec les années", explique Eric Gilbert, percussionniste du groupe Alma Flamenka.
Pour réchauffer l'hiver, le groupe propose sur scène son nouveau spectacle, intitulé "A la vuelta de la esquina" (au coin de la rue). "On a tous beaucoup mûri, mûri la guitare, mûri la danse, moi beaucoup le chant. Je travaille des chants plus compliqués, plus complexes, et je pense que c'est un nouveau spectacle qui aura plus de force", espère Toby Drake, guitariste et chanteur du groupe.
Les artistes d'Alma Flamenka proposent de poursuivre ce voyage au cœur de l’âme arabo-andalouse avec des ateliers d’initiation ouverts à tous, dès 14 ans.